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- Lutte ouvrière n°2139
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Dans les entreprises
Servisair - Roissy : Face à un trust qui supprime des emplois, des revendications légitimes
Les travailleurs de Servisair Cargo, entreprise de 337 salariés dont la liquidation judiciaire a été établie par le tribunal de Bobigny mardi 28 juillet, sont en lutte : ils réclament 30 000 euros au minimum par salarié, en plus des indemnités légales, alors que la direction n'est prête à céder que 3 200 euros par personne.
Vendredi 24 juillet, les grévistes ont retenu leur PDG, lequel a affirmé à sa sortie qu'il n'avait pas été maltraité ; cela n'a pas empêché quatre condamnations en référé pour « séquestration », « blocus », « trouble illicite », et même « violence morale permanente » !
Cela n'a pas découragé les grévistes qui ont manifesté à Roissy le 27 juillet et bloqué l'accès à l'aéroport jusqu'à ce que la police les déloge. Ils ont aussi manifesté devant le ministère du travail et ils n'ont pas l'intention de s'arrêter là.
Servisair Cargo n'est pas une PME en difficulté, mais une branche de Servisair, entreprise de services aéroportuaires (tels la maintenance d'infrastructures et du matériel de piste, le fret, etc.), qui a des activités dans 128 aéroports à travers le monde et compte 15 000 salariés.
Et surtout Servisair elle-même est une filiale du groupe Derichebourg, un trust spécialisé dans les services aux entreprises, notamment « environnementaux », présent dans 31 pays sur 4 continents, employant près de 47 000 personnes en tout. Son chiffre d'affaires en 2008 a atteint 4,3 milliards d'euros (en augmentation de 8 % par rapport à 2007). Actuellement, Derichebourg, face à Veolia et à Suez, est sur les rangs pour tenter d'emporter le marché de l'eau en Ile-de-France.
Les travailleurs en lutte de Roissy ne s'y trompent pas, qui exigent que les représentants de Derichebourg soient présents aux négociations et ont inscrit sur leurs banderoles : « Derichebourg escroc ». Les indemnités qu'ils réclament ne sont rien pour un groupe de cette taille. Mais il n'y a pas de petits profits pour les capitalistes, qui refusent aussi de céder par peur que les luttes ne fassent école.