Nouvelle-Calédonie -La répression frappe encore des syndicalistes29/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2139.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nouvelle-Calédonie -La répression frappe encore des syndicalistes

Samedi 4 juillet, de nombreux manifestants sont descendus dans les rues de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, pour réclamer la libération de Gérard Jodar, président du syndicat indépendantiste USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités), et de cinq autres de ses adhérents.

Il est reproché à ces militants d'avoir « entravé la circulation d'un aéronef » sur l'aérodrome de Magenta, lors d'une manifestation de soutien aux employés de la société Air Calédonie, Aircal, le 28 mai dernier. Les militants de l'USTKE protestaient contre le licenciement abusif d'une salariée de cette compagnie ; un conflit que faisait durer la direction de l'entreprise depuis plus de deux mois en refusant toute négociation.

Le Haut Commissaire de la République, qui ne cache pas son hostilité vis-à-vis de l'Ustke, avait ordonné l'intervention des gendarmes mobiles et du GIPN, ce qui provoqua des heurts violents avec les manifestants. Certains d'entre eux se sont alors réfugiés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal.

Pour ces faits, 28 militants ont été poursuivis devant les tribunaux et des peines de quatre à douze mois de prison ferme ont été prononcées contre six d'entre eux. Ces derniers, dont Gérard Jodar, ont été arrêtés à l'audience et placés immédiatement sous mandat de dépôt.

Déjà, en janvier 2008, lors du conflit chez Carsud, entreprise appartenant au groupe Veolia, les dirigeants de l'USTKE avaient été traînés devant les tribunaux.

En fait toute activité syndicale en Nouvelle-Calédonie s'expose à la répression. Sur ce territoire rattaché à la France, le code du travail français ne s'applique pas et les conseils de prud'hommes n'existent pas. Par contre, le Medef possède une antenne locale qui appelle les entreprises calédoniennes à sanctionner les travailleurs qui se mettent en grève pour défendre le droit syndical.

Le haut-commissaire, visiblement soutenu par le gouvernement français, et les juges, sous la pression du patronat local, ont décidé de frapper fort contre un syndicat combatif et bien implanté sur l'île. Une des raisons de cet acharnement contre l'USTKE réside également dans le fait qu'il est aussi à l'origine du Parti Travailliste, un parti indépendantiste plus radical que les indépendantistes institutionnels.

Lutte Ouvrière soutient les militants de l'USTKE et réclame la liberté de tous les syndicalistes emprisonnés !

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