La crise économique actuelle aura permis le succès d'une institution un peu particulière du monde bancaire, celle du prêt sur gage. En effet, le Crédit Municipal de Paris, plus connu sous le nom de « Mont de Piété », a vu sa fréquentation augmenter de 25 % en un an. Chaque semaine ce sont des milliers de personnes supplémentaires qui viennent y déposer leurs bijoux et autres objets de valeur en échange de liquidités car les banques leur refusent les crédits qu'elles sollicitent. Selon le directeur des services opérationnels de cette institution, cela est à mettre « directement en lien avec le tarissement du crédit à la consommation », car dit-il « les banques ont resserré les conditions, donc le Crédit Municipal est devenu une solution avantageuse ».

La crise économique mondiale, causée par des spéculateurs se servant des outils informatiques les plus modernes, réussit ainsi le tour de force de redonner un souffle nouveau à une forme de prêt bien archaïque.

Pendant ce temps, les grandes banques n'ont pas besoin, elles, de telles démarches pour obtenir de l'État des lignes de crédit qui dépassent l'imagination... et pour aller ensuite réinjecter ces sommes dans la spéculation au lieu d'alimenter les circuits du crédit comme elles sont prétendument censées le faire.