L'économie mondiale s'enfonce dans le chômage mais les Bourses boivent le champagne29/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2139.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L'économie mondiale s'enfonce dans le chômage mais les Bourses boivent le champagne

Alors que partout dans le monde le chômage explose, les Bourses, elles, sont reparties à la hausse. Par rapport à leur niveau le plus bas, atteint en mars dernier, elles ont nettement remonté : celle de Paris de 33 %, celle de New York de 35 %, celle de Londres de 59 %, etc.

Les gouvernements du G20 avaient promis de faire la guerre à la spéculation, force est de constater qu'elle se porte bien. Les banques, sur lesquelles ces mêmes gouvernements ont fait pleuvoir des milliards de dollars ou d'euros pour les sauver de la faillite, ont annoncé des profits confortables. Une des plus grandes banques d'affaires américaine, Goldman Sachs, qui avait reçu dix milliards de dollars d'aide du gouvernement américain, vient même de publier le meilleur résultat de son histoire avec un bénéfice en hausse de 68 % !

Dans ce contexte d'opulence, les journalistes ont noté le retour des gigantesques « bonus » que devraient toucher les hauts cadres. Goldman Sachs a d'ailleurs annoncé qu'elle refusait de plafonner les rémunérations de ses dirigeants. Cela montre l'insignifiance des discours d'Obama sur la limitation des revenus des grands patrons, mais il ne faut pas oublier que ces bonus ne sont que la partie émergée de l'iceberg des profits. Ils ne sont que les énormes pourboires que les actionnaires cèdent à ceux qui leur ont fait faire de très bonnes affaires.

Ces bonnes affaires boursières sont aussi alimentées par les bénéfices annoncés par plusieurs gros groupes industriels comme Caterpillar, Texas Instrument, 3M... qui sont supérieurs à ceux attendus. Pour expliquer ces bons résultats, certains commentateurs parlent de la grande « réactivité » de ces groupes industriels. Mais ce qu'ils appellent ainsi, c'est en réalité la rapidité avec laquelle ces entreprises ont licencié pour maintenir leurs bénéfices et faire payer la crise à leurs salariés !

À ce titre, Caterpillar est un exemple éclairant. Ce groupe vient de publier un bénéfice de 371 millions de dollars pour le deuxième trimestre, alors que son chiffre d'affaires a baissé de plus de 40 %. Cela signifie que ce géant américain des engins de chantier a maintenu un profit important malgré le recul de ses ventes. Comment ? En comprimant ses effectifs : Caterpillar a supprimé 17 000 emplois depuis la fin 2008 ! Les salariés de Caterpillar Échirolles près de Grenoble, qui se sont battus contre la suppression de plus de 700 emplois, sont bien placés pour le savoir.

En faisant payer la crise aux salariés, les capitalistes ont donc réussi à maintenir leurs profits, ce qui a rendu leurs actions de nouveau alléchantes pour la spéculation. Les milliards de profits que les hausses des Bourses annoncent indiquent bien plus un accroissement du parasitisme capitaliste qu'un prétendu redémarrage de l'économie. Tant que ces gens-là dirigeront la société, ils la conduiront à la ruine, avec apparemment comme devise : « Après moi, le déluge ».

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