JPM - Avermes (Allier) : Les travailleurs obtiennent 50 000 euros minimum pour les licenciés29/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2139.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

JPM - Avermes (Allier) : Les travailleurs obtiennent 50 000 euros minimum pour les licenciés

Du 10 au 20 juillet, les travailleurs de JPM ont bloqué l'entrée et la sortie des camions de leur entreprise d'Avermes, à côté de Moulins, jusqu'à ce que la direction cède sur les indemnités de départ qu'ils demandaient.

JPM fait partie du groupe Assa Abloy, leader mondial des systèmes de fermetures et des équipements de portes. Ce groupe a acquis 17 nouvelles compagnies en 2007 et, en 2008, avec un taux de rentabilité de 18,4 %, les résultats du groupe étaient excellents et même historiques. Mais un vaste plan de mille suppressions d'emplois a été lancé avec la fermeture de quinze unités de production.

À Moulins, 180 suppressions d'emplois sont prévues dans une usine de 340 personnes. La direction propose d'abord 73 départs volontaires « ciblés », comme elle dit. C'est en fait elle qui choisirait « les volontaires » et elle leur propose 6 000 euros plus deux dizième de mois de salaire par année d'ancienneté pour partir.

Pour ce qu'elle appelle « les licenciements contraints », elle propose des indemnités allant de 5 000 euros (moins de 10 ans d'ancienneté) à 25 000 euros (pour ceux ayant plus de 25 ans d'ancienneté et qui ont entre 40 et 57 ans). Cette prime peut même être de zéro euro pour ceux qui ont entre 58,5 ans et 60 ans. Ces propositions sont tellement ridicules que la direction a prévu une prime de 20 000 euros pour ceux qui ont entre 30 et 39 ans et auraient... 25 ans d'ancienneté. Pour la toucher, il faudrait qu'ils aient commencé à travailler à 5 ans ! Évidemment tout cela ne fait pas le compte.

La direction propose également des reclassements sur des postes qui seront supprimés plus tard. Actuellement, il y a environ 35 intérimaires (dont certains arrivés la deuxième semaine de juillet) et trois à quatre heures supplémentaires par semaine selon les secteurs.

Face à tout cela, c'est le ras-le-bol. Pour ceux qui partent, les travailleurs réclamaient deux mois de salaire par année travaillée avec un minimum de 50 000 euros. C'est ce qui semble nécessaire pour voir venir alors que, comme partout, la situation de l'emploi dans la région s'est beaucoup dégradée avec les licenciements à Potain, le chômage partiel chez Bosch ou Iveco.

Le blocage de la sortie des camions a entraîné des retards de livraison chez les clients. Et l'usine ne fournissant que des grossistes ou des supermarchés, le téléphone a commencé à sonner et la direction a fini par vouloir négocier. Lundi 20 juillet, elle cédait sur les 50 000 euros minimum pour tous les licenciés.

Une assemblée générale joyeuse et satisfaite du résultat a alors décidé le déblocage des portes. Même si 180 travailleurs seront obligés de partir dans les mois qui viennent, le fait d'avoir réussi à faire céder la direction a un peu redonné le moral.

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