Salah Hamouri, jeune franco-palestinien incarcéré depuis plus de quatre ans en Israël, a été condamné en avril 2008 à sept ans de prison pour sa participation supposée à un invraisemblable complot. Le fait à sa charge serait d'être passé en voiture devant le domicile d'un rabbin, au demeurant un des responsables du parti religieux d'extrême droite Shass. Le système judiciaire israélien l'a amené à plaider coupable pour éviter une peine deux fois plus longue. Incapable de fournir le moindre début de preuve, un tribunal militaire israélien, installé en Cisjordanie, a cependant condamné Salah Hamouri, soupçonné par ailleurs d'appartenir au FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine.

Ne pouvant demander selon la loi qu'une libération anticipée après avoir purgé la moitié de sa peine, Salah Hamouri aurait été jugé « trop dangereux » par le comité de révision des peines qui vient de la lui refuser. Il serait considéré comme « récidiviste » puisque déjà condamné à cinq mois, en 2001... pour avoir collé des affiches alors qu'il était lycéen dans une école catholique de Jérusalem-Est.

Prompts à manifester leur soutien au soldat franco-israélien Gilad Shalit retenu en otage par le Hamas, l'Élysée et les Affaires extérieures viennent seulement de réagir, a minima, et de recevoir enfin la mère de Salah Hamouri avant d'intervenir par lettre auprès du Premier ministre israélien Netanyahou comme de l'ambassade israélienne à Paris.

Pour l'instant, rien n'a bougé. Salah Hamouri reste en détention, comme 11 000 prisonniers politiques palestiniens dont 350 mineurs, détenus dans des conditions inhumaines bien souvent après avoir été torturés, de même que le tiers des députés du Conseil législatif palestinien. Il doit être libéré, comme tous les autres prisonniers détenus sans aucun fondement.