Etats-Unis : Pour la police, un Noir n'est jamais tout à fait blanc29/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2139.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Etats-Unis : Pour la police, un Noir n'est jamais tout à fait blanc

Dans un quartier résidentiel de Cambridge, banlieue de Boston aux États-Unis, deux Noirs s'escrimaient un soir à ouvrir la porte d'une maison. Une voisine, pensant qu'il s'agissait de deux cambrioleurs, a appelé la police. Celle-ci arrivée sur les lieux, l'un des deux Noirs avait réussi à entrer dans la maison mais, affirmant en être le propriétaire, il s'est emporté contre les policiers. Ceux-ci, pas impressionnés, l'ont menotté et embarqué.

Manque de chance, ce Noir était bien chez lui. Il s'appelle Henry Louis Gates. C'est un notable, professeur de la prestigieuse université d'Harvard. C'est même un proche du président Barrack Obama. De retour d'un voyage à l'étranger, il n'avait pas réussi à ouvrir sa porte dont la serrure était grippée. C'est lui et son chauffeur que la voisine avait pris pour des cambrioleurs.

En fidèle ami, le président américain a pris position publiquement en sa faveur, déclarant que « la police de Cambridge a agi de manière stupide » et que « dans ce pays, les forces de l'ordre sont plus enclines à arrêter les Afro-Américains et les Latinos ».

Le président n'ayant fait là qu'énoncer une vérité, l'incident aurait dû être clos. Mais non, les syndicats de police, relayés par la presse, ont fait entendre leur protestation et réclamé des excuses de sa part, l'accusant d'être de parti pris. Et c'est bien le président qui a fait marche arrière, revenant sur ses déclarations et expliquant qu'il avait usé de mots « malheureux » à l'égard du policier. Et de tenter de sauver la face en invitant le policier et l'universitaire à venir boire un verre à la résidence présidentielle.

Que l'arrivée d'un Noir à la Maison-Blanche n'ait pas effacé le racisme dans la société américaine et en particulier parmi les forces de police, il n'était pas difficile de l'imaginer. Mais le deuxième volet de cette affaire n'est pas moins instructif. Il rappelle qu'en cas de problème, c'est toujours la police qui a le dernier mot, et pas le président.

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