« Dans une période de crise (...) on ne va pas mégoter sur ce qui nous permet de renforcer l'accompagnement des demandeurs d'emploi », a déclaré Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi. Seulement, il n'est pas question d'aller au-delà des 1 800 embauches annoncées pour le Pôle Emploi qui regroupe l'ANPE et les Assedic. Et tant pis si les employés sont submergés par l'afflux considérable de nouveaux demandeurs d'emploi. « Recruter, former et mettre à niveau demandent beaucoup de temps », prétend-il. En revanche, « former et mettre à niveau » du personnel d'agences d'intérim ou de cabinets privés de reclassement ne pose apparemment pas de problème au gouvernement. Alors que les officines privées ont pris en charge autour de 46 000 chômeurs en 2007 et 2008, le secrétaire d'État à l'Emploi compte leur en confier 160 000 en 2009, voire 250 000 par an ensuite. Ce marché du chômage représentera 200 millions d'euros en 2010.

Pour les chômeurs, le gain est nul, puisque le gouvernement laisse les patrons maîtres de supprimer des emplois comme ils l'entendent et que le secteur public contribue, lui aussi, au chômage par le non-remplacement d'un grand nombre de départs en retraites. Mais il y aura tout de même des gagnants : tous ces margoulins pour qui le chômage est une aubaine et l'occasion de vendre leurs services à un État qui leur est tout dévoué.