Procès des 7 de Continental : Des centaines de travailleurs mobilisés contre l'injustice22/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2138.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Procès des 7 de Continental : Des centaines de travailleurs mobilisés contre l'injustice

Vendredi 17 juillet, 700 travailleurs, pour l'essentiel de Continental, sont venus à Compiègne, place du Château, pour soutenir les sept salariés de l'usine de Clairoix qui comparaissaient devant le tribunal, poursuivis par l'État pour des déprédations qui auraient eu lieu lors de la manifestation à la sous-préfecture le 21 avril dernier.

Il y avait deux mondes ce jour-là à Compiègne. Place du Château, devant le podium et les stands servant nourriture et boissons, installés par le Comité de lutte, il y avait les travailleurs de Continental réunis en masse, rejoints par d'autres salariés ou retraités, qui tenaient à affirmer haut et fort leur solidarité vis-à-vis de sept d'entre eux pris en otage par le gouvernement.

Et puis, il y avait les CRS et les policiers déplacés pour l'occasion, ceux concentrés dans le tribunal et tous ceux dispersés dans la ville. Et au centre, le tribunal lui-même, où se tenait le cérémonial d'une prétendue justice.

Dans les faits, que s'était-il passé ? Le 21 avril, 700 travailleurs s'étaient rendus à la sous-préfecture pour réclamer la tenue de la négociation tripartite, État-Continental-salariés, promise par le gouvernement, en vue d'obtenir les garanties que les travailleurs se sentaient en droit de réclamer après l'annonce de la fermeture de l'usine de Clairoix. La sous-préfète ne vint pas ; la préfecture jointe refusa tout contact ; quant au représentant du ministre, il fit dire qu'il n'avait pas de temps à perdre avec les salariés de Continental. Au même moment les salariés apprenaient que le tribunal de Sarreguemines, auquel ils s'étaient adressés pour réclamer l'annulation de la procédure, rejetait toutes leurs demandes. La colère des salariés éclata. Des destructions ? À ce jour elles n'ont toujours pas été chiffrées ni exactement été établies.

Toujours est-il que, deux heures après, le porte-parole du gouvernement annonçait que la réunion réclamée par les salariés aurait lieu. Le gouvernement a décidé les poursuites contre sept salariés pour tenter de masquer sa reculade.

Au cours du procès, l'avocate des salariés souligna que c'était la direction qui avait choisi ceux qui seraient déférés devant le tribunal, et, qu'en plus, aucune destruction précise n'était reprochée à aucun d'eux. D'ailleurs, la procureure le confirma en réclamant une condamnation, au nom d'une responsabilité collective, qu'en théorie la loi interdit d'invoquer en de tels cas. Elle réclama de 3 à 6 mois de prison avec sursis, au nom ajouta-t-elle, d'une « application égale de la loi, pour tous ». « Égale pour tous » ? Pourtant l'État a refusé de poursuivre les dirigeants de Continental pour les multiples délits dont ils se sont rendus coupables, par rapport au droit du travail. Il leur a même alloué 20 millions d'euros, pour payer quatre mois de salaires en leur lieu et place.

Le jugement sera rendu le 1er septembre. Mais les centaines de travailleurs rassemblés, scandant « Les voyous c'est pas nous » et « Tous ensemble, tous ensemble », ont fait la démonstration que la solidarité ouvrière n'était pas un vain mot, et que les travailleurs de Continental, fiers de leur combat, faisaient bloc jusqu'au bout face à tous leurs adversaires.

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