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Leur société
De la Terre à la Lune... en passant par la planification
Le 20 juillet le gouvernement américain a commémoré le quarantième anniversaire des premiers pas de l'homme sur la Lune. La prouesse technique comme le courage et la maîtrise des trois astronautes qui avaient osé se lancer le méritent amplement. Car ce voyage n'est pas seulement le symbole de ce que la science peut produire de meilleur, il est aussi un exemple de ce dont l'humanité sera capable lorsqu'elle sera parvenue à se débarrasser du carcan de l'oppression.
Par sa spectaculaire réussite bien sûr, mais aussi par les méthodes auxquelles l'État américain a dû recourir pour rattraper et dépasser l'Union Soviétique dans la course aux étoiles. Les États-Unis, malgré leur supériorité économique, avaient en effet été devancés par l'URSS et ses Spoutniks. Pour regagner le terrain perdu, ils ont dû s'inspirer de l'efficacité des méthodes de centralisation et de planification de leur rivale.
Foin de son credo sur la libre entreprise, l'initiative individuelle, la concurrence et la loi du marché : le gouvernement américain forma une administration spéciale, la NASA, et lui donna tous les moyens nécessaires. Tous les centres de recherche qui avaient quelque chose à voir avec l'espace, qu'ils dépendent de l'armée, de l'aviation, de la marine ou de l'industrie, furent regroupés sous l'autorité de la NASA. Des programmes de recherche furent confiés aux universités, qui aux États Unis sont privées, et leur bonne exécution fut contrôlée par l'administration. La même méthode fut utilisée vis-à-vis des industries auxquelles la NASA confiait certaines fabrications. L'ensemble, c'est-à-dire le travail de plusieurs centaines de milliers de personnes pendant dix ans, était coordonné et planifié pour permettre de prendre pied sur la Lune avant 1970.
Rien ne fut laissé au hasard, ce qui est bien le moins pour une entreprise de ce genre et rien donc ne fut laissé à la « main invisible du marché ». Ce qui n'a évidemment pas empêché les entreprises américaines de prendre leur bénéfice au passage. Mais c'est une autre histoire.