Depuis le 1er juillet, la TVA dans la restauration est passée de 19,6 % à 5,5 %. Pour justifier cette mesure qui représente un manque à gagner de 2,4 milliards d'euros pour le budget de l'État - et que la population payera d'une manière ou d'une autre - le gouvernement a prétendu que les groupements patronaux s'étaient engagés à baisser leurs prix, à embaucher et à améliorer les salaires de leur personnel.

Selon la direction de la concurrence, de la consommation et des fraudes, qui a effectué un peu plus de 3 750 contrôles, un peu plus d'un restaurateur sur deux aurait répercuté cette baisse. Le constat des consommateurs est plus mitigé : peu de plats sont concernés, ceux qui le sont ne sont pas les plus demandés, si certains plats ont baissé d'autres ont dans le même temps augmenté. Sans parler du fait qu'il est parfois difficile de quantifier la baisse, la quantité ou la qualité des produits ayant également été modifiées.

Certes, tous les restaurateurs n'ont pas la même attitude, et leur marge de manoeuvre n'est pas la même selon qu'ils ont une clientèle populaire, et sont eux-mêmes victimes de la baisse du pouvoir d'achat de celle-ci, ou au contraire une clientèle aisée, qu'il s'agit d'une affaire familiale ou d'une entreprise employant des dizaines de salariés.

On peut néanmoins remarquer qu'une fois encore, le gouvernement fait des cadeaux au patronat, avec l'argent des contribuables, sans aucun engagement ou réelle contrepartie en terme de retombées pour la population.