Samedi 4 juillet, ce sont près de 3 000 personnes qui sont passées à Margny-lès-Compiègne, au rassemblement organisé par l'intersyndicale et le Comité de lutte de Continental-Clairoix, en vue de réclamer la fin des poursuites judiciaires et la relaxe des sept salariés de l'usine convoqués devant le tribunal de Compiègne le 17 juillet prochain. Ces poursuites ont été engagées suite à la manifestation à la sous-préfecture le 21 avril dernier.

L'ensemble des partis de gauche et d'extrême gauche avaient apporté leur soutien à ce rassemblement. Pour Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud était présente, Olivier Besancenot pour le NPA, Pierre Laurent pour le PCF, Laurence Rossignol représentant Martine Aubry et François Lapierre délégué général du Parti de Gauche. Le député PS de l'Oise, Michel Françaix, et le président PS de la région, Claude Gewerc, avaient fait parvenir des messages de soutien. Manquait l'ensemble des confédérations syndicales, qui continuent de briller par leur absence de toute manifestation de solidarité vis-à-vis de salariés et militants en butte aux poursuites du gouvernement.

Mais il y avait aussi présents des militants syndicaux CGT de Michelin et de Goodyear. Et puis des centaines de salariés, retraités, militants de base venus faire bloc aux côtés de ceux de Continental, tant chacun ressent que le combat entamé il y a quatre mois est le leur, et que les attaques dirigées contre les manifestants de Continental aujourd'hui sont des attaques dirigées contre le monde du travail dans son ensemble.

Et il y avait enfin les centaines de travailleurs de Continental, présents bien souvent avec leur famille dans ce rassemblement où étaient palpables la solidarité profonde qui régnait entre tous et la fierté du combat mené jusqu'à la victoire. Ce sont au total près d'une centaine de travailleurs ou compagnes de travailleurs de Continental qui ont organisé ce rassemblement sous la direction du Comité de lutte. Chacun pouvant se restaurer, écouter les groupes artistiques venus par solidarité ou encore signer la pétition de soutien qui a recueilli plus de 1 600 signatures.

Le moment fort de ce rassemblement fut le meeting de solidarité. Tous les intervenants ont repris l'exigence de la relaxe pour les sept de Continental, qui ne sont que des otages pour tenter de punir les salariés d'avoir fait reculer patronat et gouvernement et un message de menace envers tous les autres salariés du pays.

Mais il y avait quelque chose de plus que ressentaient et les orateurs et les quelque 1 500 personnes rassemblées au pied de l'estrade, c'était la ferveur des travailleurs ayant mené jusqu'au bout leur combat. Oui, il y avait une forte attention de tous et beaucoup d'émotion quand tous les acteurs du mouvement sont venus prendre la parole. L'intervention des deux représentants de la CGC témoignait peut-être le plus du chemin parcouru.

De nombreux intervenants ont affirmé la nécessité d'une contre-offensive générale du monde du travail, idée partagée par tous les acteurs du mouvement.

Enfin, tout le monde s'est donné rendez-vous le 17 juillet à 8 heures du matin, place du Château à Compiègne, pour le rassemblement avant l'audience du tribunal prévue, elle, à 8 h 30.