Rhodia Chimie - Saint-Fons (Rhône) : Grève contre les suppressions d'emplois27/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2134.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia Chimie - Saint-Fons (Rhône) : Grève contre les suppressions d'emplois

Jeudi 18 juin, une grève a démarré à l'usine de Saint-Fons Chimie contre une fermeture partielle du site.

Le groupe Rhodia est engagé depuis plusieurs mois dans une politique de suppressions d'emplois sur les différents sites en France : ce sont d'abord plus de 500 intérimaires qui ont perdu leur travail, 111 emplois supprimés à Rhodia Services, et l'offensive continue avec encore environ 300 suppressions d'emplois sur les sites de Belle-Étoile et Rhodia Chimie à Saint-Fons, de Valence dans la Drôme, de Melle dans les Deux-Sèvres et de Chalampé en Alsace.

Pourtant le groupe, avec 107 millions de bénéfices en 2008 et plus d'un milliard de liquidités, n'est pas en faillite et vient même de racheter une entreprise aux États-Unis en payant cash. Malgré cela, l'objectif annoncé est de faire 180 millions d'économies d'ici à 2011, essentiellement en supprimant des emplois.

Le site de Saint-Fons Chimie est particulièrement touché, avec un projet de 70 suppressions d'emplois sur un effectif de 350 travailleurs Rhodia, et la fermeture de plusieurs ateliers. Certes, la direction ne parle pas de licenciements secs, mais on ne sait pas ce qu'elle va proposer à ceux dont les postes sont supprimés. De toute façon, des suppressions d'emplois, cela veut forcément dire autant de jeunes qui ne trouveront pas de travail. En cette période de montée du chômage, c'est inacceptable pour beaucoup de travailleurs. D'autre part, la charge de travail dans les ateliers restants risque d'augmenter, et les conditions de sécurité dans cette industrie à risque ne seront plus garanties.

L'annonce de ces mesures devait être faite le jeudi 18 juin au matin, lors d'un CE extraordinaire. Mais une soixantaine de grévistes, après un appel à un débrayage de la CGT et un rassemblement, sont allés perturber la séance. La direction n'avait visiblement pas la conscience tranquille, puisqu'elle avait fait appel à un huissier caché dans une arrière-salle en train de prendre des notes en direct du CE - on appelle cela le syndrome de la séquestration.

Cette action fut un succès. Des ouvriers des équipes de nuit, de l'après-midi ou en repos sont même venus le matin pour le rassemblement, puis pour un barbecue convivial devant les portes de l'entreprise. Tous étaient contents d'avoir pu ainsi discuter avec des travailleurs d'autres ateliers, qu'ils ne voient jamais. D'ailleurs les occasions de se réunir sont rares, dans cette usine qui fonctionne nuit et jour, 365 jours par an, où les ouvriers postés tournent en 4×8 et en 5×8.

Après cela, la grève s'est poursuivie l'après-midi du 18 juin, puis le lendemain dans les ateliers promis à la fermeture.

Samedi matin 20 juin, des travailleurs d'autres ateliers, sur qui pèse aussi la menace de diminution des effectifs des équipes, ont eux aussi commencé à débrayer, et le mouvement s'est ainsi prolongé tout le week-end, de façon inégale selon les ateliers et les équipes : certains ateliers ont été complètement arrêtés, d'autres ont continué à tourner, certaines équipes débrayant deux heures, d'autres quatre heures.

Mardi 23 juin a eu lieu la réunion du CE extraordinaire qui n'avait pas pu se tenir le jeudi précédent. De nouveau, une soixantaine de grévistes l'ont envahie et ont posé leurs questions, mais les réponses de la direction n'ont convaincu personne. Dans la foulée, une assemblée de grévistes suivie de discusions autour d'un casse-croûte a permis de décider de la suite : le mouvement va être poursuivi sous forme de deux heures de grève par poste, jusqu'au lundi 29.

Ce jour-là a lieu une réunion paritaire au niveau du groupe, concernant les suppressions de postes, et les syndicats appellent à débrayer dans tout le groupe contre ces suppressions et les fermetures d'ateliers. Un rassemblement de travailleurs de différentes usines Rhodia de la région lyonnaise est prévue devant Saint-Fons Chimie.

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