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- Lutte ouvrière n°2134
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Leur société
Face à l'hémorragie d'emplois : Il faut interdire les licenciements
Mais le CTP ne concerne aujourd'hui que 3 500 travailleurs alors que les chiffres officiels promettent 700 000 chômeurs supplémentaires cette année. Pendant que Sarkozy pérore sur la « gestion sociale des conséquences économiques de la crise sur l'emploi », chaque jour des milliers de travailleurs se retrouvent à la rue. Ceux des petites entreprises n'ont droit qu'aux indemnités conventionnelles et les travailleurs précaires n'ont droit à rien.
Quant aux travailleurs des grandes entreprises qui ferment des sites ou licencient par centaines à la fois, il leur faut se mettre en colère pour tenter d'obtenir de quoi tenir jusqu'à la retraite pour les anciens, de quoi vivre le temps de se retourner pour les plus jeunes, sans autres garanties que celles que le rapport de force permet d'obtenir. Pour se voir promettre ne serait-ce que cela, ce minimum que Sarkozy évoque avec tant de désinvolture pour plus tard et pour un an seulement, il aura fallu des mois de lutte, par exemple, aux travailleurs de Continental.
Mais tous, plus ou moins vite, rejoints par les centaines de milliers de jeunes qui cherchent un premier emploi, se retrouvent devant le même mur. Comment vivre sans salaire ? Et comment trouver un emploi alors que les entreprises licencient, que l'État ne renouvelle pas ses fonctionnaires ? Que fait-on, même après un an de CTP ou autre, quand toutes les usines d'une région ferment ou licencient ?
C'est bien pourquoi la première mesure de protection des travailleurs contre les conséquences de la crise serait l'interdiction des licenciements.
Les patrons affirment, sans laisser à qui que ce soit les moyens de contrôler leurs dires, qu'ils doivent réduire le nombre de travailleurs parce que leur production diminue, alors que bien souvent le niveau de leurs profits ne diminue pas ! Eh bien on peut imaginer le contraire. Faire diminuer le niveau des profits de façon à conserver le même nombre d'emplois, quitte, s'il y a moins de commandes, à ce que chacun travaille moins tout en gardant le même salaire. Les ouvriers ne s'en porteront que mieux.
Ce serait bien sûr s'en prendre à la fortune des capitalistes, les contraindre à payer pour protéger les travailleurs des aberrations du système économique. Aucun gouvernement ne le fera de son plein gré, aucun patron ne l'acceptera s'il n'y est pas contraint. Mais un coup de colère de l'ensemble des travailleurs, un mouvement qui s'étendrait, se généraliserait, sans contrôle et sans limites fixées à l'avance, aurait la force de contraindre les capitalistes à céder.
Cela s'est déjà passé en France, et dans d'autres pays, à plusieurs occasions. C'est ce qui se passera à nouveau, car l'avidité du patronat et la suffisance de ses valets finiront par mettre le feu aux poudres.