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Dans le monde
Antilles : Sarkozy débarque en plein mécontentement social
À l'approche du voyage de Sarkozy aux Antilles, le mécontentement social s'exprime de nouveau, même s'il n'a jamais cessé depuis six mois.
En Guadeloupe, le LKP et l'ensemble des syndicats qui le composent ont entrepris une semaine de mobilisation avec différentes manifestations et meetings. L'objectif est de renforcer les piquets devant les entreprises en grève et de dénoncer la mauvaise application des accords conclus à la fin de la grève générale de janvier-février-mars derniers, par l'État et les patrons.
Ainsi, depuis le 22 juin, des groupes de travailleurs et de militants vont soutenir les grévistes de l'ASFO (organisme de formation), de la CGRR (caisse de retraite), des chantiers Audebert (bâtiment), des pompiers de l'aéroport, des employés de la Maison de l'enfance des Abymes et les jeunes « contrats aidés » en colère. La plupart de ces travailleurs sont en grève depuis des semaines, voire six mois pour les pompiers. De plus, les travailleurs des stations-service sont en colère car, malgré les accords, il est toujours question de mettre en place des stations entièrement automatisées, ce qui mettrait au chômage des dizaines d'entre eux. Plusieurs stations sont donc fermées.
Dans l'hôtellerie, la situation est très grave car 752 travailleurs sont actuellement au chômage avec la fermeture de plusieurs hôtels, dont Pierre et vacances et le Club med. Les patrons de ces hôtels ont préféré fermer plutôt que d'accorder aux travailleurs les 200 euros d'augmentation mensuelle gagnés à la suite de la grève, ou du moins la part qui leur incombe, c'est-à-dire 100 euros pendant trois ans.
En ce qui concerne les accords sur la baisse des prix dans la grande distribution, ils sont bien mis à mal par les patrons des grandes surfaces. Plutôt que de baisser les prix sur les produits de première nécessité suite aux accords conclus, ils ont carrément supprimé ces articles des rayons et augmenté en flèche les autres articles non concernés par les accords.
L'accord Bino sur les 200 euros aussi est mis à mal. Les accords stipulaient bien qu'il s'agissait d'une augmentation de 200 euros net mensuels. Or bon nombre de patrons défalquent les primes et autres treizième mois pour ne pas verser l'augmentation ou la diminuer. L'État veut verser sa quote-part tous les trois mois, et non mensuellement. Et la suppression de l'article 5 de l'accord par le gouvernement ne fait que renforcer la colère. Cet article prévoyait en effet qu'après trois ans la part de l'État serait versée par les patrons.
Les « contrats aidés », qui en ont assez du travail précaire et des salaires de misère, ont aussi exprimé leur colère lundi 22 en pénétrant massivement dans les locaux de l'agence Pôle emploi de Baie-Mahault. Ils ont exigé la présence du directeur général. Ce dernier fut empêché de quitter les lieux jusqu'au petit matin tant qu'un rendez-vous proche ne serait pas fixé avec le préfet. Tous ces jeunes exigent des emplois durables.
Pour toutes ces raisons, le LKP et bon nombre de travailleurs expriment aujourd'hui leur colère. Et beaucoup en sont à discuter de la possibilité d'entreprendre une nouvelle grève générale pour faire céder l'État et le patronat revanchards.