Sécurité sociale : La crise creuse le trou, mais le gouvernement s'en prend aux malades18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : La crise creuse le trou, mais le gouvernement s'en prend aux malades

D'après la Commission des comptes de la Sécurité sociale, le déficit prévisionnel du régime général serait de 20,1 milliards d'euros en 2009. Une situation « sans précédent » due à la récession et à la hausse du chômage qui en résulte.

La Commission prévoit notamment qu'avec la crise la masse salariale et donc les cotisations - qui constituent la principale ressource du régime de protection sociale - devraient diminuer de 1,25 % en 2009, ce qui est sans équivalent depuis la dernière guerre.

La diminution des ressources de la Sécurité sociale n'est pas seulement liée au tassement des salaires et au chômage, elle est également la conséquence des dégrèvements fiscaux accordés aux plus riches, comme le bouclier fiscal qui diminue l'impact de la CSG et de la CRDS sur les plus gros revenus, et les recettes qui jusque-là en découlaient.

Cela n'empêche pas le gouvernement, par la bouche du ministre du Budget Eric Woerth et de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, de montrer du doigt les arrêts maladie et les transports en ambulance. Et d'annoncer un renforcement des contrôles des malades, des médecins et des hôpitaux pour tenter de « maîtriser » les dépenses.

Mais qui est responsable de l'augmentation des arrêts maladie, qui n'est d'ailleurs que de 6 ou 7 % de l'aveu même de Woerth, sinon le patronat par l'intensification des cadences, le stress que provoquent la précarité et le maintien au travail de travailleurs usés par l'exploitation ou malades, du fait du recul de l'âge de la retraite ? De même, c'est la politique du gouvernement qui, en fermant des hôpitaux de proximité, oblige un nombre croissant de malades à avoir recours aux ambulances pour suivre un traitement ou se rendre à un examen médical dans un établissement éloigné de leur domicile.

En fait, comme pour la crise elle-même, la question qui est posée par le trou de la Sécurité sociale est de savoir qui va en faire les frais. Et il n'y a aucune raison que les assurés paient, que ce soit par une diminution des prestations ou par une augmentation des prélèvements, alors que les entreprises et les nantis bénéficient de plus en plus d'exonérations.

Partager