Le 8 juin, le tribunal correctionnel de Paris a condamné deux des patrons repreneurs de l'usine Samsonite de Hénin-Beaumont, à un et deux ans de prison ferme et à une amende de 75 000 euros. Ils ont aussi l'interdiction d'occuper un poste de direction pendant cinq ans. Trois des quatre autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de 18 mois de prison ferme à six mois avec sursis avec des amendes variant de 5 000 à 25 000 euros.

En 2005 ces patrons avaient repris l'usine Samsonite, le fabricant américain de bagages, et créé une nouvelle société HB GroupA. Ils s'étaient engagés à maintenir les emplois en reconvertissant l'activité dans la fabrication de panneaux photovoltaïques. Mais la société avait été fermée en février 2007 et ses 205 salariés jetés à la rue.

Les patrons et leurs avocats ont bien sûr essayé de se justifier devant le tribunal en invoquant la « fatalité économique » et les difficultés à faire vivre une nouvelle société. Mais la principale difficulté pour leur société a été, pour reprendre les termes utilisés par le procureur de la République, la « cupidité » de ces « patrons voyous ». En effet ils s'étaient tout simplement servis dans les caisses en détournant 2,5 millions d'euros...

Trois de ces patrons avaient déjà eu affaire à la justice. L'un avait été condamné en 1999 pour banqueroute et condamné à un an avec sursis. Deux autres avaient été condamnés dans une autre affaire de faillite frauduleuse, dans l'entreprise Delsey dans la Somme dont ils s'étaient aussi portés repreneurs.

Cette fois la justice - peut-être du fait de leur passé judiciaire - a condamné ces patrons pris la main dans le sac à des peines fermes et pas à du sursis. C'est la moindre des choses, même si c'est loin d'être l'habitude.