Paris Xe : Des salariés sans papiers toujours en grève18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris Xe : Des salariés sans papiers toujours en grève

Lundi 8 juin, devant le restaurant « Le Côte d'Azur », rue du Château-d'Eau près de la Bourse du Travail, l'union locale CGT organisait un rassemblement de soutien à deux salariés sans papiers en grève depuis le 30 avril. Ces deux salariés, Malien et Ivoirien, travaillaient dans ce restaurant depuis trois ans pour l'un, un an pour l'autre, comme cuisinier, plongeur, barman et serveur. Leur horaire de travail était de dix heures par jour, six jours sur sept, sans congés payés, pour 1 200 euros par mois. Dans sa grande bonté, l'employeur louait à côté une chambre de 6 m2 à la famille d'un de ses employés, pour 400 euros par mois, sans quittance, bien sûr.

Après des mois de négociations entre les deux salariés et la CGT pour demander à l'employeur de participer aux demandes de régularisation, celui-ci les a licenciés le 30 avril et dénoncés à la police, obtenant aussitôt l'arrestation de l'un d'eux par des policiers très serviables envers lui. Dans le même temps, il faisait jeter à la rue toutes les affaires de la famille Touré de la chambre qu'elle louait, bien que Mme Touré soit enceinte de sept mois et demi.

Jusqu'à maintenant, cet employeur peu scrupuleux n'a eu aucun ennui, malgré ses pratiques illégales et son comportement inadmissible. Par contre Mme Touré est hospitalisée et son mari, menacé d'expulsion, dort dans le métro.

À l'image de celle-ci, chaque grève pour les régularisations est souvent dure et longue. Depuis un an, surtout en Ile-de-France, des salariés sans papiers ont engagé des grèves pour leur régularisation avec l'aide de militants CGT et d'autres organisations. Plus de 2 000 travailleurs ont obtenu la reconnaissance de leurs droits, mais même pour une partie d'entre eux les préfectures font encore traîner les dossiers et ne lâchent les titres de séjour qu'au compte-gouttes.

Ces travailleurs ont droit au soutien de tous à leur lutte, à Paris Xe comme ailleurs, pour imposer la régularisation de tous les sans-papiers.

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