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- Lutte ouvrière n°2133
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Leur société
L'explosion du chômage : Au patronat de payer la crise !
Durant les trois premiers mois de l'année, selon les chiffres publiés par l'Insee jeudi 11 juin, 187 800 emplois ont été perdus. Le bilan fourni par l'assurance chômage est du même ordre de grandeur, avec 175 100 emplois en moins. La Sécurité sociale annonce de son côté une diminution de 2,2 % de la masse salariale dans la même période. Ces chiffres sont paraît-il inédits depuis que des statistiques existent.
Tous les secteurs sont touchés : dans l'industrie 53 100 emplois ont été détruits au premier trimestre 2009, dans la construction 10 400. Le secteur tertiaire a perdu 128 900 postes, essentiellement des intérimaires, dont 80 800 ont perdu leur emploi.
On savait déjà, par les chiffres du chômage annoncés chaque mois par le gouvernement, que depuis le début de l'année il y avait près de 300 000 chômeurs en plus. Mais ces dernières données sont venues confirmer la rapidité et la brutalité avec lesquelles des emplois sont détruits.
Ces suppressions d'emplois sont présentées comme une fatalité, comme la conséquence inévitable du ralentissement de l'activité économique. Mais rappelons d'abord que les travailleurs ne sont bien sûr en rien responsables de la crise. Par contre, en supprimant des emplois, dans les grandes entreprises mais aussi dans les petites, on leur présente la facture pour compenser la diminution des ventes sur le marché.
Ce n'est pas aux travailleurs de payer, et encore moins quand des patrons, anticipant l'aggravation de la crise, décident de licencier pour surexploiter ceux qui conserveront leur poste. Ces licenciements, effectués pour sauvegarder les profits des actionnaires, aggravent encore la crise car, en condamnant des dizaines de milliers de familles à la misère, la consommation ne peut que diminuer.
La seule perspective pour sauver le monde du travail de la misère serait de partager le travail entre tous en garantissant à chacun le maintien de son salaire. Les capitalistes ont pour 2008 annoncé des profits considérables, qui sont venus s'ajouter à ceux, « historiques », des années précédentes. C'est à eux de payer pour les conséquences de la crise économique de leur système, pas aux travailleurs et aux familles populaires.