Dès que, au mois d'avril, les premiers cas humains d'infection par le nouveau virus de la grippe ont été connus, les centres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont travaillé à identifier le nouveau virus. C'est allé très vite. Quelques semaines plus tard, début mai, l'OMS mettait à la disposition des laboratoires capables de fabriquer des vaccins anti-grippaux des souches de virus pouvant servir à mettre au point le nouveau vaccin.

Sanofi, Novartis, Glaxo, Baxter et quelques autres grands de l'industrie pharmaceutique se sont lancés dans la bataille. Le 12 juin, Novartis affirmait avoir réussi à fabriquer un premier lot. Certes, il faut encore le tester, examiner son efficacité et son absence d'effets indésirables avant de le produire à grande échelle. Mais c'est déjà un exploit, une vraie prouesse de la science, de la technique et des connaissances de notre époque.

Oui mais... au lendemain de l'annonce du succès, le directeur général de Novartis déclarait : « Pour rendre la production viable, il faut créer des incitations financières. » Son laboratoire a déjà reçu 289 millions de dollars du ministère américain de la Santé pour le développement et la production du vaccin. Manifestement il en veut plus et déjà annonce officiellement qu'il ne sera pas question de donner des doses de vaccin aux pays pauvres. Tout juste envisage-t-il de leur consentir des rabais...

Le vaccin n'est pas encore prêt, mais déjà des commandes ont été passées par plus de trente pays... solvables. Quant aux pauvres, qu'ils se débrouillent avec la grippe ; s'ils ne sont pas morts avant, d'autre chose.