Déficit public en hausse : La population paiera...18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déficit public en hausse : La population paiera...

Après avoir mis la sourdine pendant des mois sur le déficit public, le gouvernement reconnaît aujourd'hui qu'il sera supérieur à 6 % du produit intérieur brut en 2009. En termes clairs, l'endettement de l'État va encore s'amplifier et, selon les prévisions, cela sera vraisemblablement pire en 2010.

Pour Eric Woerth, le ministre du Budget, le mal proviendrait d'un manque de recettes dû en partie à la crise économique, mais pas uniquement. « L'impôt sur les sociétés, on le sait bien, rentre beaucoup moins bien », a-t-il déclaré. Et pour cause ! Les allègements fiscaux consentis aux entreprises et, de façon plus vaste, aux couches les plus aisées de la population, y sont pour quelque chose. Mais il a répété qu'il n'était pas question pour autant d'augmenter les impôts et que, pour réduire le déficit, le gouvernement va rogner sur les dépenses, en commençant par la suppression d'au moins 34 000 postes de fonctionnaires en 2010, s'ajoutant aux 28 000 équivalents temps plein supprimés en 2008 et 30 627 en 2009.

Dans le même temps, toute une campagne est relayée par les médias sur les dépenses prétendument excessives de la population : le trou de la Sécurité sociale serait bien supérieur aux années précédentes, les caisses de retraite au bord du gouffre financier à cause des pensions trop élevées et de l'âge de départ en retraite trop précoce, les administrations emploieraient des fonctionnaires en surnombre ou occupés à des tâches inutiles, etc.

Que les travailleurs soient les principaux responsables du gaspillage des deniers publics est un des thèmes de propagande favoris du gouvernement, pour tenter de masquer que c'est la politique qu'il mène en faveur des possédants qui creuse le déficit. Cela est devenu évident aux yeux de tous lorsque, pour voler au secours des banquiers menacés de faillite, le gouvernement a su avancer les centaines de milliards qu'ils réclamaient, sans d'ailleurs leur demander d'autre contrepartie qu'une promesse de remboursement quand leur situation sera meilleure. Apparemment, les banques semblent se porter plutôt bien pour l'instant, mais ne sont guère pressées de rembourser leurs dettes.

Les membres du gouvernement et le chef de l'État s'étaient à cette époque faits bien discrets sur le déficit public. Mais maintenant que du temps a passé pour faire un peu oublier les milliards distribués et que le gouvernement se sent renforcé à la suite des résultats des élections européennes, il revient à la charge avec toujours les mêmes recettes : de nouveaux sacrifices pour les travailleurs et une dégradation accrue du service public par la baisse du nombre de fonctionnaires.

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