Altis - Corbeil-Essonnes : La direction licencie, mais les actionnaires en ont plein les poches18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Altis - Corbeil-Essonnes : La direction licencie, mais les actionnaires en ont plein les poches

Depuis le 15 juin, c'est la grève chez Altis contre la décision de supprimer 400 emplois. Installée à Corbeil-Essonnes, dans la banlieue parisienne, l'usine compte 1 300 salariés et fabrique des semi-conducteurs qu'elle revend à IBM et Infineon Technologies (lié a Siemens).

Ce n'est pas la première fois que la direction d'Altis taille dans les effectifs : en 2006, elle avait supprimé plus de 400 postes. Aujourd'hui, elle laisse les salariés dans l'ignorance sur l'avenir du site et exerce un chantage à la fermeture si elle ne parvient pas à ses fins. Selon ses dires, les licenciements seraient nécessaires au sauvetage de l'entreprise. Vieille rengaine que ressassent les patrons qui licencient. Et tant pis pour les futurs chômeurs !

Pendant un temps, Dassault, le patron milliardaire, ex-maire de Corbeil, avait fait miroiter aux salariés d'Altis un fantomatique repreneur russe, disant même qu'il injecterait de l'argent de sa poche pour sauver les emplois. Mais personne n'avait cru ce discours qui servait à masquer la responsabilité des actionnaires qui se sont enrichis ces dernières années. En 2004-2005, ils se sont octroyé près de 100 millions d'euros de dividendes ! Un an plus tôt, Altis empochait 28 millions d'euros d'aides publiques du département et de la région, de l'État et de l'Europe. En contrepartie, la société devait créer 150 emplois hautement qualifiés et développer un programme de recherche. En lieu et place de cela, la direction a surtout multiplié les plans sociaux car les actionnaires jugeaient que le site n'est plus rentable. IBM a créé l'usine de Corbeil. IBM et Infineon en ont été les principaux actionnaires et clients. Aujourd'hui, en décidant de ne plus passer de commandes, ils condamnent Altis à la fermeture d'ici 2010. Cela signifierait 3 000 chômeurs de plus, si l'on tient compte de tous les sous-traitants qui travaillent pour Altis.

Il serait pourtant dans l'ordre des choses de prendre sur les profits des actionnaires et de leur faire rembourser jusqu'au dernier centime les aides publiques qu'ils ont touchées, afin de maintenir les emplois, et de pouvoir verser les salaires aux travailleurs d'Altis.

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