ABB (Rhône-Alpes) : Des licenciements qui provoquent la colère18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ABB (Rhône-Alpes) : Des licenciements qui provoquent la colère

Mardi 2 juin, 300 salariés de différentes usines ABB ont envahi la salle de réunion du Comité d'entreprise, à Montluel dans l'Ain, pour protester contre les 540 licenciements annoncés en France, avec la fermeture de deux usines, à Mâcon et Aulnay-sur-Odon.

Ils ont retenu quelques heures une partie des cadres, le temps de leur dire en face ce qu'ils pensent de ce plan. Le lendemain, les travailleurs de l'usine de Chassieu (dans la banlieue lyonnaise), dans laquelle il est prévu 96 licenciements (sur environ 500 salariés), ont de nouveau manifesté et bloqué leur usine.

Ils accusent la direction de l'entreprise de prendre la crise comme prétexte pour supprimer des emplois et fermer des usines. Car le groupe ABB n'est pas une petite PME : c'est l'un des leaders mondiaux dans les technologies d'énergie et d'automation, qui emploie 120 000 salariés dans une centaine de pays.

Fin 2008, le président d'ABB s'était vanté d'avoir 4,5 milliards d'euros de réserves de liquidités nettes, qui allaient lui permettre de profiter de la crise pour faire d'éventuelles acquisitions à bas prix. C'est ainsi qu'ABB vient d'acheter la société italienne Comem, spécialisée dans les transformateurs.

Etre licenciés pour permettre au patron de faire de bonnes affaires, il y a de quoi se mettre en colère. Le mercredi 10 juin, c'est à Zurich, au siège du groupe, qu'une partie des salariés est allée manifester, pendant qu'une nouvelle journée de débrayage était organisée sur plusieurs sites. Ceux qui ont fait le déplacement ont pu constater sur place que l'argent ne manque pas pour les actionnaires puisque plusieurs bâtiments ABB sont en construction dans la capitale économique et financière suisse.

Les arguments de la direction sur les pertes de la filiale française du groupe ne passent pas, à l'heure où elle annonce la signature d'un gros contrat en Algérie. Les bénéfices, passés et présents, doivent servir à garantir les emplois.

Un nouveau rendez-vous est prévu le 18 juin à Montluel. Les salariés ont appris qu'ABB a provisionné plus de six cents millions d'euros pour son plan de licenciements appelé cyniquement « ambition 2010 ». Ils ont bien l'intention de ne pas se laisser faire.

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