Revenu de solidarité active : Quelques miettes pour les plus pauvres, un cadeau de plus pour les patrons03/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2131.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Revenu de solidarité active : Quelques miettes pour les plus pauvres, un cadeau de plus pour les patrons

Le revenu de solidarité active (RSA) est entré en vigueur au 1er juin. À part le sigle, les chômeurs qui percevaient jusqu'ici le revenu minimum d'insertion (RMI) ou l'allocation de parent isolé (API) ne verront aucune différence quand, au début du mois de juillet, ils toucheront le RSA. Tout célibataire érémiste devra continuer de se contenter de ses 450 euros par mois pour tenter de subsister et tout parent isolé d'essayer de survivre avec 755 euros pour lui et son enfant. Pas un euro de plus !

Ceux pour qui cela changera un peu, un tout petit peu, ce sont les « travailleurs pauvres », ceux qui triment pour un salaire de misère. Si leur revenu est inférieur à 1 050 euros pour une personne seule, 1 500 euros pour un couple ou 1 850 euros pour un couple avec deux enfants, ils toucheront une allocation pour atteindre ces seuils. Mais attention, le total des ressources des allocataires sera recalculé... tous les trois mois. C'est vraiment à la mesure de ce gouvernement qui arrose les plus riches à coups de millions d'euros mais mégote quelques dizaines ou centaines d'euros pour les plus démunis.

Dans la campagne de publicité qu'il s'offre, pleine page, dans les journaux, le haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté proclame : « Avec le RMI, ceux qui retrouvaient un travail pouvaient perdre des revenus : ils devenaient prisonniers de l'assistance. Le RSA rompt avec cette logique. Il ne s'agira plus seulement de garantir un revenu minimum, mais de permettre que le retour au travail paye : travailler conduira toujours à gagner plus. » Et, à la radio, on peut entendre un spot publicitaire où un certain Marc - cariste et smicard, père de deux enfants et dont la femme ne travaille pas - se félicite de l'arrivée du RSA. C'est sûr que tous les travailleurs dans sa situation ne vont pas cracher sur les quelques centaines d'euros supplémentaires. Mais ils n'en resteront pas moins pauvres et soumis à des conditions de vie où il faut tout calculer au moindre euro près et pas seulement pendant les derniers jours du mois.

Par contre les employeurs ont toutes les raisons de se frotter les mains. Pour eux, le RSA c'est vraiment l'occasion bénie pour encore « gagner plus ». C'est la porte ouverte à la généralisation des emplois à temps partiel qui se pratiquent déjà dans la grande distribution, le bâtiment, les « services à la personne », et bien d'autres. Plus qu'avant encore, ils vont pouvoir généraliser les contrats précaires de quelques heures par-ci et quelques heures par-là, en comptant sur l'argent public pour compléter le revenu tout juste au niveau où on ne meurt pas de faim. Une classe ouvrière toujours et encore plus taillable et corvéable à merci, c'est cela la véritable logique du RSA !

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