Pour une Europe débarrassée de la dictature des financiers29/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2130.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour une Europe débarrassée de la dictature des financiers

Avec le début officiel de la campagne pour les élections au Parlement européen du 7 juin, celles-ci occupent les discours des dirigeants politiques, les colonnes des journaux et les temps d'antenne de la radio et de la télévision. Mais cela n'intéresse guère les classes populaires, bien plus préoccupées par les vagues de licenciements, la montée du chômage et la dégradation continue de leurs conditions d'existence.

Il n'y a pas besoin de sortir de l'école des Sciences politiques pour savoir que le Parlement européen, quelle que soit sa composition, ne peut rien contre les licenciements et les fermetures d'usines.

Sur les questions importantes, le Parlement européen ne sert qu'à entériner les décisions prises à l'unanimité par les différents gouvernements de l'Union européenne, gouvernement Sarkozy-Fillon y compris. Aussi, espérer que les institutions européennes fassent quoi que ce soit qui améliore le sort des classes populaires, c'est l'espérer du gouvernement français lui-même.

Les dirigeants des partis qui gouvernent aujourd'hui ou qui ont gouverné hier, et qui prétendent que si l'on vote pour eux l'Europe sera meilleure, sont des menteurs professionnels.

Et ce sont des menteurs peu convaincants, à en juger par l'abstention record que tout le monde prévoit. Cette abstention massive annoncée concerne surtout l'électorat populaire. Il faut croire que, tout en rejetant la droite, l'électorat populaire ne fait pas confiance pour autant au Parti Socialiste et à ses compagnons de route du passé ou du présent.

Mais s'abstenir de voter, ce n'est pas vraiment prendre position. C'est plus ambigu que de faire un geste politique conscient.

S'il est vain d'espérer quelque changement que ce soit d'une modification de la composition du Parlement européen, ces élections permettent au moins d'exprimer une opinion. Ce serait dommage que seules s'expriment les opinions des électeurs qui se considèrent représentés par les grands partis qui se succèdent au pouvoir.

Les listes Lutte Ouvrière présentes dans toutes les circonscriptions de métropole se situent sur le terrain de l'opposition radicale à la politique de tous ces partis qui mènent leur action en fonction de la gestion capitaliste de la société. Cette politique est désastreuse pour les classes populaires.

Voter pour les listes Lutte Ouvrière, c'est voter évidemment contre Sarkozy et sa clique antiouvrière, mais c'est aussi montrer clairement qu'on est conscient que le Parti Socialiste, s'il revient au pouvoir, continuera à gouverner au profit des grands groupes industriels et financiers, comme il l'a toujours fait dans le passé, flanqué ou pas du Parti Communiste. Les élections sont destinées à duper la population et à lui faire croire à un changement, alors même que rien ne change dans le rapport de forces entre le grand capital et les classes exploitées. Le véritable pouvoir reste entre les mains des grands bourgeois, des banquiers, des groupes capitalistes qui dominent l'économie en France, comme en Europe, comme dans le monde.

Et ce sont eux qui, pour s'enrichir encore plus en profitant de la crise dont ils portent l'entière responsabilité, abaissent le pouvoir d'achat des salariés, suppriment des emplois, ferment des entreprises, quitte à ruiner des régions entières. C'est à leur profit que le gouvernement détourne une part croissante de l'argent public, qui manque ensuite aux services publics indispensables : écoles des quartiers populaires, hôpitaux, transports publics.

Alors, voter pour Lutte Ouvrière, c'est affirmer que vous en avez assez ! C'est refuser de laisser le terrain aux politiciens qui représentent les différentes nuances d'une même politique menée dans l'intérêt de la bourgeoisie, surtout la grande.

C'est affirmer que les travailleurs doivent imposer leurs exigences de survie : interdiction des licenciements, partage du travail entre tous sans diminution de salaire, augmentation générale des salaires et des retraites et leur indexation sur les prix.

Voter pour Lutte Ouvrière, c'est affirmer qu'il faut ôter aux capitalistes leur pouvoir absolu et soumettre les entreprises et les banques au contrôle de la population laborieuse !

Alors, aux élections européennes du 7 juin, votez pour les listes Lutte Ouvrière !

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 25 mai

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