Le 13 juin, et ensuite ! Montrer notre nombre dans la rue29/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2130.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 13 juin, et ensuite ! Montrer notre nombre dans la rue

Entre un et deux millions de manifestants dans les rues du pays le 29 janvier, dont beaucoup de grévistes, du secteur public comme des entreprises privées, cela s'est vu et entendu. Le 19 mars, les manifestations étaient encore plus nombreuses, la variété et la multiplicité des banderoles témoignant de la présence de travailleurs de multiples secteurs. Le 1er mai, un mois et demi plus tard encore une fois, les manifestants étaient encore des centaines de milliers ou même un million à crier leur refus de payer la crise occasionnée par les capitalistes et les banques, et du même coup leur hostilité au gouvernement Sarkozy-Fillon et à sa politique antiouvrière.

On a pu voir que ces derniers n'entendaient pas y changer quoi que ce soit et affichaient même un mépris certain pour les manifestants et tous ceux qui, sans peut-être participer directement, partagent pleinement leur sentiment et les revendications proclamées. Ce gouvernement s'est senti assez sûr de lui pour ironiser, par la voix de Soubie, le conseiller social de l'Élysée, sur « l'usure des journées nationales d'action à répétition », tout en évoquant de vagues rencontres avec les directions syndicales, dans le but paraît-il de faire « l'évaluation des mesures prises lors du sommet social du 18 février ».

Il n'y a rien d'étonnant à cette attitude du gouvernement qui persiste, malgré les multiples manifestations de colère populaire, dans son aide multiforme aux capitalistes et aux banques, dans ses attaques contre les couches populaires, comme dans les suppressions d'emplois tous azimuts dans les services publics. Mais les directions syndicales se contentent, en guise de riposte, d'égrener de nouvelles journées. Après le 26 mai où rien de sérieux n'aura été organisé, sauf dans certains endroits et à la SNCF, il y aura le 13 juin, avant la période des congés, avant de fixer une nouvelle date... à la rentrée.

Les attaques incessantes du patronat qui ferme les entreprises et supprime les emplois, comme chez Nortel en région parisienne ou chez Goodyear à Amiens, comme l'assistance que lui fournit le gouvernement en fragilisant les salariés et en dégradant le pouvoir d'achat du monde du travail, nécessiteraient un plan de riposte clair ; et le moins qu'on puisse dire est que ces journées d'action diluées, après les succès des 29 janvier et 19 mars, ne répondent guère à la nécessité urgente de se mobiliser pour imposer, entre autres revendications indispensables, l'interdiction des suppressions d'emplois et le rattrapage du pouvoir d'achat.

Reste que, le 26 mai, des grévistes et des manifestants ont, par endroits, rappelé les exigences des travailleurs. C'est l'intérêt aussi de tous les travailleurs de faire de la journée du 13 juin une démonstration de l'ampleur du mécontentement, seule façon de préparer la puissante mobilisation que la situation impose.

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