Dans le cadre de la restructuration des Hospices civils de Lyon (HCL), l'Hôtel-Dieu doit définitivement fermer en 2010 et une grande incertitude règne quant à l'avenir de son centre d'orthogénie.

Cela est d'autant plus inquiétant que ce centre, mis en place au lendemain de la loi Veil, a toujours été le plus important dans le Rhône, assurant plus de la moitié des IVG (plus de 2 000 par an), voire 100 % en été.

Ce centre est animé par une équipe médicale et para-médicale militante, qui a gardé une tradition d'humanité et de prise en charge globale des femmes qui y sont accueillies, en leur assurant un soutien tout au long de leur démarche. Et surtout, situé en centre-ville, facile d'accès, il est connu pour accueillir des femmes en détresse psychologique, physique et surtout sociale.

Son personnel craint que la direction des HCL profite des restructurations en cours pour répartir les activités du centre sur plusieurs hôpitaux de l'agglomération lyonnaise, et en même temps diminuer de manière plus que probable les capacités d'accueil des patientes. Car les trois établissements susceptibles de les recevoir, et où se pratiquent déjà des IVG, ne possèdent pas actuellement de capacités supplémentaires pour les accueillir, faute de personnel et de moyens.

Et ce ne sont pas les réformes que subit l'hôpital public depuis des années (la tarification à l'activité et actuellement la loi Bachelot), pour lesquelles on ne parle que d'hôpital-entreprise et de rentabilité, qui pourront maintenir cette dimension humaine que requiert la prise en charge des femmes en demande d'IVG.

Un collectif de maintien du centre d'orthogénie s'est constitué sur l'Hôtel-Dieu avec le personnel du centre. De son côté, le Planning Familial a lancé un Collectif de défense de l'IVG à Lyon et a tenu une conférence de presse lundi 18 mai pour alerter l'opinion. Le droit à l'IVG a été obtenu grâce à la mobilisation des femmes et il doit être défendu par la mobilisation de tous.