Cramif Paris 19e : Mobilisation contre un licenciement29/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2130.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cramif Paris 19e : Mobilisation contre un licenciement

Un employé de la Cramif (Caisse régionale d'assurance maladie), Jean-Marie Anany, est en grève de la faim depuis le 11 mai contre son licenciement. Il est installé dans une tente devant l'entrée de l'organisme et exige sa réintégration.

Le directeur a licencié cet employé de petit niveau après dix ans d'ancienneté pour « insuffisance professionnelle », passant outre la procédure conventionnelle des caisses de Sécurité sociale qui impose de soumettre tout licenciement à l'avis d'un conseil de discipline. Dans une période de réduction des effectifs avec intensification du travail du personnel, c'est aussi un dangereux précédent.

Ce licenciement intervient aussi alors que cet employé, originaire du Bénin, avait porté plainte pour discrimination raciale et harcèlement moral.

La solidarité s'est manifestée le jour, la nuit et les week-ends. Des salariés de la Cramif, des membres d'associations du quartier, des militants sont passés le réconforter, lui porter de l'eau. Chaque jour, un rassemblement de soutien a eu lieu à 12 h 30 à côté de la tente, avec les syndicats, des dizaines d'employés, des militants politiques ou d'associations, dont le MRAP.

La direction, dans un élan « d'humanité », avait fait interdire les toilettes, orienter la caméra de surveillance vers la tente, et un essai de contrôle des identités des employés, vite avortée, a même été tenté !

Jusqu'au mardi 26 mai, la direction refusait tout. La seule proposition, bien évidemment refusée, était de l'envoyer se faire embaucher chez Veolia, l'entreprise de nettoyage sous-traitante ! Ce jour-là, les secteurs qui gèrent, paient et contrôlent les pensions d'invalidité se sont mis en grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et exiger des augmentations de salaire. Très mobilisés, ils sont venus massivement rejoindre le rassemblement de soutien à Jean-Marie.

Une grosse délégation des manifestants, partie voir le directeur, l'a croisé dans l'ascenseur et a obtenu de lui qu'il s'engage par écrit à permettre le reclassement de Jean-Marie dans une autre caisse de Sécurité sociale. Car les fédérations syndicales intervenaient auprès de la Cnam à ce sujet, avec l'accord de l'intéressé.

Au 16e jour de grève de la faim, alors que l'état de santé de l'employé licencié se détériore, tout le monde attend que cela se concrétise en urgence. En attendant, la mobilisation continue.

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