Collège de Fenouillet (banlieue de Toulouse) : Après l'agression d'une enseignante29/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2130.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège de Fenouillet (banlieue de Toulouse) : Après l'agression d'une enseignante

Vendredi 15 mai, une enseignante a été poignardée dans sa classe de collège de la banlieue toulousaine par un élève tout juste âgé de 13 ans. Hospitalisée en soins intensifs, sa vie ne paraît plus être en danger. Mais cet acte, aussi incompréhensible qu'insensé, a suscité une très forte émotion. La mobilisation du personnel et des parents d'élèves a obligé le recteur à prendre en compte les revendications qui lui ont été présentées.

Le collège François-Mitterrand de Fenouillet compte un peu plus de 600 élèves qui viennent de quatre communes du nord-est toulousain. Issus dans leur grande majorité de milieux populaires, ces élèves voient les conditions de vie de leur famille se dégrader et leur collège perdre des moyens. Cette année a été marquée par une succession d'incidents entre les élèves, avec les enseignants. À plusieurs reprises les enseignants ont alerté l'inspection académique sur leurs difficultés et l'impossibilité d'aider les enfants comme ils le souhaiteraient, avec 27, 28, 29 élèves par classe.

Le ministre de l'Éducation nationale, Darcos, qui s'est immédiatement déplacé sur les lieux, n'a pas manqué de prétendre qu'il s'agissait d'un fait divers et que le collège était « bien doté » par le ministère. Personne ne s'explique ce qui s'est passé avec un élève qui ne s'était jamais signalé par un comportement violent et qui n'a pas expliqué un geste qu'il avait prémédité. Mais personne ne peut prétendre non plus que le collège dispose des moyens suffisants pour prendre en charge les élèves en difficulté et dialoguer avec tous ceux qui en ont besoin. Et ce n'est pas l'installation de portiques de détection d'armes et de caméras de surveillance, que Darcos a cru bon d'évoquer, qui risque de résoudre le problème.

Lundi 18 mai, les cours n'ont pas repris et le recteur s'est senti obligé d'organiser dans l'établissement une réunion rassemblant parents, personnel et élus des différentes collectivités. Après avoir expliqué qu'il était venu pour écouter et pas pour négocier, il a dû répondre favorablement à toutes nos demandes quand il a senti que les cours ne reprendraient pas le mardi. Les parents lui ont également fait sentir qu'ils n'entendaient pas en rester là.

Ainsi, pour les trois ans à venir, le collège ne perdra plus de postes, même si le nombre d'élèves diminue. L'assistante sociale et la conseillère d'orientation psychologue passeront plus de temps dans l'établissement. Les élèves les plus difficiles seront plus rapidement pris en charge.

Il aura fallu ce triste incident, et la mobilisation qui a suivi, pour imposer le simple bon sens !

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