Prévention des TMS : Les profits sont nuisibles à la santé13/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2128.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prévention des TMS : Les profits sont nuisibles à la santé

Le ministère du Travail, relayant la Caisse d'assurance maladie, a lancé une campagne de prévention des maladies professionnelles causées par les gestes répétitifs, les troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces maladies, en constante augmentation depuis dix ans, représentent les trois quarts des maladies professionnelles prises en charge en 2007. Le fait que 70 % d'entre elles conduisent à des arrêts maladie de plus de trois mois indique assez leur gravité.

Le slogan de la campagne du gouvernement, « Quand un salarié souffre, c'est toute l'entreprise qui est affaiblie », s'adresse au patronat en tentant de lui démontrer qu'une entreprise « qui a des TMS n'est pas productive ». D'après le ministre du travail Hortefeux, les patrons auraient donc un intérêt matériel à s'occuper des conditions de travail, la santé des travailleurs étant en quelque sorte pour lui la garantie de celle des profits. Il faut une certaine dose de cynisme à ces gens pour dire cela car, dans la vie réelle, la multiplication des maladies professionnelles est la conséquence de l'augmentation de l'exploitation des travailleurs et de celle des profits.

La campagne de l'Assurance-maladie, comme celle du ministère du Travail, vise en particulier le travail en abattoir, car les TMS y sont nombreux et en augmentation encore plus rapide qu'ailleurs. Dans les abattoirs de volailles par exemple, où les ouvriers travaillent constamment au froid, à l'humidité, les bras en l'air et à toute vitesse, les TMS sont particulièrement fréquents et graves. Il s'agit d'un travail à la chaîne, aux tâches extrêmement parcellisées et répétitives. Nombre d'ouvriers sont d'ailleurs payés en partie à la tâche, c'est-à-dire au kilo de viande débité, et beaucoup d'entre eux sont des intérimaires. Mais face à cette situation, tout ce que dit le ministère du Travail est qu'il faut travailler avec des couteaux bien aiguisés. Sans blague...

Dans les abattoirs comme ailleurs, le patronat n'a pas attendu les campagnes gouvernementales pour agir sur les conditions de travail. Il s'en occupe déjà à sa façon : la courbe d'augmentation des TMS suit celle des licenciements et de l'augmentation des cadences de travail. L'avidité patronale, la course au profit, la volonté de faire accomplir toujours plus de travail par toujours moins d'ouvriers sont les causes principales du développement de ces maladies articulaires. Et quand on connaît l'origine de la maladie, on peut imaginer comment la soigner.

Partager