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Plan de relance et grands travaux : Devedjian se moque de l'environnement
Au nom de la relance de l'économie, pour laquelle il a été nommé ministre, Devedjian vient d'annoncer sa volonté de relever de 1,9 à 4 millions d'euros le seuil à partir duquel un projet d'infrastructure doit obligatoirement être soumis à l'avis du public.
Depuis la loi du 12 juillet 1983, dite loi Bouchardeau, tous les projets susceptibles d'avoir un impact sur l'environnement doivent, avant d'être approuvés, être précédés d'une enquête, au cours de laquelle les habitants et les élus concernés peuvent consulter le dossier. Sur les 17 000 enquêtes d'utilité publique réalisées chaque année, environ 14 000 découlent de cette loi. Même si ces enquêtes conduisent rarement au blocage du projet, Devedjian voudrait en réduire le nombre, pour permettre aux Bouygues, Vinci et autres bétonneurs d'agir plus librement, lorsqu'ils ont obtenu le marché pour le doublement d'une route, la construction d'une décharge ou un projet immobilier de plusieurs milliers de mètres carrés.
S'il suit Devedjian, ce ne serait pas la première fois que le gouvernement reviendrait sur la législation concernant l'environnement. Ainsi trois projets autoroutiers, qui avaient été gelés après le Grenelle de l'environnement, ont été débloqués dans le cadre du plan de relance. De même le régime applicable à certaines installations dangereuses vient d'être grandement simplifié, au prix d'une régression importante des garanties pour l'environnement.
Cette politique ne relance pas l'économie, mais elle permet aux grands groupes du bâtiment et des travaux publics de se débarrasser un peu plus des procédures qui jusque-là protégeaient, même si c'était faiblement, la population et son cadre de vie.