Les hôpitaux et la réforme Bachelot : Sarkozy cède un peu aux patrons hospitaliers, mais tous les problèmes demeurent13/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2128.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les hôpitaux et la réforme Bachelot : Sarkozy cède un peu aux patrons hospitaliers, mais tous les problèmes demeurent

Le succès de la manifestation du 28 avril, qui a vu défiler ensemble, et ce n'est pas coutume, médecins hospitaliers et personnel non-médecin des hôpitaux contre le projet de loi Bachelot, a contraint le gouvernement à revoir - un peu - sa copie.

L'initiative de la manifestation était venue de patrons de services hospitaliers de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, mécontents, entre autres choses, du pouvoir accru que le projet de loi accorde, à leur détriment, aux directeurs d'hôpitaux.

Ils ont été entendus puisque lundi 11 mai, juste à la veille du début de l'examen dudit projet de loi par les sénateurs, Nicolas Sarkozy a concédé la nécessité d'associer les médecins à la gestion hospitalière. Lui qui tonitruait, auparavant : « Il faut à l'hôpital un patron et un seul », déclare désormais que « l'implication des médecins dans la gouvernance est indispensable ». Et il promet que le gouvernement défendra des amendements en ce sens lors de l'examen de la loi au Sénat.

Mais si la colère de certains patrons hospitaliers est peut-être désamorcée, rien n'est pour autant réglé quant à l'avenir de l'hôpital public. Il reste à combattre la politique amorcée depuis des années et qui veut soumettre l'hôpital public à des critères de rentabilité. C'est une absurdité à une époque où, et c'est heureux, on vit de plus en plus vieux grâce aux progrès de la science et de la médecine dans tous les domaines qui vont de la prévention et du diagnostic au traitement. Et ce serait une vraie richesse, au contraire, que l'argent public soit consacré à ces progrès et à ces victoires sur la maladie.

Il reste à se battre contre les fermetures de lits, de services, voire d'hôpitaux, contre les suppressions de postes, contre la diminution des moyens tant humains que financiers. La politique de rentabilité à tout prix rend insupportables les conditions de travail des infirmières et de tout le personnel hospitalier. Elle remet également en cause la qualité des soins délivrés aux malades, et il faut souhaiter que nombre de médecins, voire de chefs de service, continuent à se mobiliser aux côtés du personnel non-médecin, comme ce fut le cas le 28 avril dernier.

Quant à l'indécence de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, qui ose affirmer qu'il y a de plus en plus de personnels embauchés et de moyens investis dans l'hôpital public, au mépris de ce que vivent au quotidien tous ceux qui y travaillent, elle ne peut qu'inciter à se battre contre son projet de loi.

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