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- Lutte ouvrière n°2127
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Dans le monde
1er Mai en Guadeloupe : Coup d'envoi d'un nouveau mois de luttes ?
Le 1er mai en Guadeloupe a été un franc succès. Il faut dire qu'il prenait cette année une signification particulière, après la grève générale de 44 jours en janvier-février-mars derniers. Le LKP, regroupant tous les syndicats, les organisations nationalistes, les Verts, le Parti Communiste, l'extrême gauche et une série d'associations, a largement mobilisé.
Ce sont donc près de 20 000 personnes, des travailleurs pour la majorité, qui se sont retrouvées à Petit-Canal. Cette commune avait été choisie symboliquement car c'est la commune de naissance de Jacques Bino, le militant syndical de la CGTG assassiné pendant la grève générale. C'est aussi la commune où plusieurs jeunes avaient été arrêtés et emprisonnés.
Au cours du défilé, chaque confédération avait ses banderoles et drapeaux. Les cortèges les plus importants furent ceux de l'UGTG et de la CGTG. Olivier Besancenot, venu pour l'occasion, a défilé aux côtés d'Alex Lollia, secrétaire général de la CTU. Le groupe culturel et carnavalesque Voukoum, groupe de Basse-Terre, membre du LKP, très actif au cours de la grève générale, marquait la cadence de ses tambours.
Quant aux organisations politiques, certaines ont tenu un stand, comme Combat Ouvrier ou le groupe nationaliste Nonm (homme), et ont distribué leurs tracts. D'autres, comme le PCG (Parti Communiste Guadeloupéen) ont distribué un tract et vendu leurs journaux.
Les travailleurs en grève comme ceux d'Orange, de la Maison départementale de l'enfance, ou encore les pompiers de la Chambre de commerce, les « contrats aidés » en lutte, étaient bien représentés.
Après le défilé, les interventions des dirigeants syndicaux se sont succédé sur un podium autour duquel plusieurs stands des organisations avaient été installés. Cette série d'interventions s'est terminé par une minute de silence en hommage à Jacques Bino, le poing levé.
Un nouveau rendez-vous de mobilisation et de grèves a été lancé pour le jeudi 7 mai, avec un rassemblement à Basse-Terre. Cette date n'a pas été choisie par hasard. C'est ce jour-là que les élus du Congrès, c'est-à-dire la réunion des deux assemblées, Conseil général et Conseil régional, doivent se rencontrer. Ils entendront donc aussi, qu'ils le veuillent ou non, les revendications des travailleurs. Ces derniers diront dans la rue, notamment, leur volonté de voir satisfaire les revendications dans les conflits en cours, de voir respecter l'accord Bino sur les 200 euros dans son intégralité, d'exiger la baisse des prix et le respect des accords déjà passés en la matière. Ce sera la poursuite d'un mois de mai annoncé comme « chaud » par le LKP.