Christophe de Margerie, directeur général de Total, l'a annoncé avec éclat : son groupe allait consacrer 50 millions d'euros pour aider à l'insertion des jeunes dans l'activité, une somme qui peut faire impression à première vue. Beaucoup moins cependant quand on apprend qu'elle ne représente que 0,35 % des bénéfices du pétrolier pour une seule année, l'année 2008, et encore moins quand on sait que cette somme sera versée en cinq ans. Une gouttelette d'eau dans des barils de pétrole.

Ce don est moins gratuit qu'il n'y paraît. On pourrait fort bien l'intégrer au budget publicitaire de la compagnie qui s'achète, par ce geste et à un prix défiant toute concurrence, une image de bienfaiteur de la jeunesse. En outre, il n'est pas impossible que le versement de cette somme se traduise par une remise d'impôts, au titre de contributions au soutien d'associations et de fondations.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même », telle pourrait être la devise de Total.