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- Lutte ouvrière n°2126
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Dans les entreprises
Lear - Lagny-le-Sec (oise) : La grève dans sa quatrième semaine
Mardi 28 avril dans la soirée, il y avait sur un parking de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois environ 11 800 voitures sans sièges (ceux-ci sont d'habitude fabriqués par l'usine Lear en grève). La direction exige que les voitures soient collées les unes aux autres afin de gagner de la place. Mais à moins d'arriver à les garer à la verticale, on voit mal comment PSA évitera la saturation.
La direction de PSA a beau nier l'impact de la grève de Lear, elle n'a toujours pas de solution de rechange. Du coup PSA s'impatiente et accentue, par l'intermédiaire de la direction de Lear, sa pression sur les grévistes.
Six grévistes devaient être assignés en référé devant le tribunal de Senlis à cause du blocage des camions situés à l'intérieur de l'usine de Lagny. Lear exigeait 1 500 euros d'amende plus une astreinte de 500 euros par heure de blocage supplémentaire. La veille du passage devant le tribunal, les grévistes ont choisi d'autoriser le départ des camions... vides, contraignant Lear à retirer sa plainte, devenue sans objet. D'autre part Lear a envoyé une lettre de licenciement pour faute lourde à douze grévistes, toujours sous le prétexte de blocage et de grève illégale. Mais cela n'a pas cassé l'unité des grévistes mais au contraire a renforcé le sentiment que tout retour en arrière est impossible car, si la direction sort gagnante, elle ne s'en tiendra pas là et beaucoup d'autres sanctions tomberont.
Lear tente également de faire pression sur la quarantaine d'ouvriers qui ont choisi d'être transférés à Cergy et veut leur faire croire que s'ils restent en grève, il s'agira d'une rupture du contrat de travail. C'est un mensonge car en cas de grève, le contrat de travail est suspendu.
Pendant ce temps, les ouvriers ne sont pas restés les bras croisés et ont continué à s'adresser aux travailleurs de PSA Aulnay et de Lear Cergy. Ils ont aussi forcé le sous-préfet et le directeur départemental à les recevoir vendredi 24 avril. Ils envisagent des actions à la gare du Nord ou devant le siège de PSA, sans oublier bien sûr la préparation de la manifestation du 1er mai.
PSA n'en a donc pas fini avec la grève de Lear. D'autant que celle-ci, ajoutée à celles de PSA Saint-Ouen et de Toyota, continue d'alimenter les conversations dans l'usine d'Aulnay et à encourager d'autres ouvriers à revendiquer.
Vendredi 24 avril, 180 ouvriers d'Aulnay ont débrayé 1 h 30 pour protester contre les samedis travaillés et non payés. Fait nouveau, il y avait parmi eux des ouvriers de Rennes, Mulhouse et Poissy qui faisaient grève pour la première fois. Il n'est donc pas dit du tout que la stratégie de pourrissement de PSA ne se retourne pas contre elle !