Guadeloupe : Grèves, manifestations, mobilisations30/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2126.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : Grèves, manifestations, mobilisations

De nombreuses grèves et mobilisations se poursuivent encore en Guadeloupe. Les plus importantes se déroulent à la « maison départementale de l'enfance », chez Orange, à l'ASFO (un organisme de formation), chez les pompiers de la Chambre de commerce. Les employés communaux de Baillif ont mené leur grève avec succès.

À Orange, la grève s'est étendue à la Martinique et à la Guyane. Dans toutes ces entreprises les travailleurs se battent pour obtenir l'application de l'accord Bino sur les 200 euros, accord signé au cours de la grève générale de janvier, février, mars, derniers. Signalons qu'aujourd'hui ce sont plus de 50 000 travailleurs sur 80 000 concernés qui ont obtenu l'accord Bino, soit immédiatement à l'issue de la grève générale soit ensuite par les grèves. Ils étaient au nombre de 17 000 au moment de la signature de l'accord en pleine grève générale.

Quant aux travailleurs précaires, les « contrats aidés », ils manifestent régulièrement dans les rues à plusieurs centaines pour réclamer des emplois stables et pérennes.

Tous ces travailleurs en lutte manifestent avec leurs syndicats regroupés au sein du LKP.

Le LKP a organisé une série de meetings au cours de la semaine dernière à Pointe-à-Pitre, au Moule, à Bouillante et à Basse-Terre. À chaque fois ce sont plusieurs centaines de travailleurs et autres participants qui y ont assisté. Au cours de ces meetings, les travailleurs en grève expliquent leur mouvement à la population. De même, ceux qui participent aux négociations sur les prix font régulièrement le point sur ces négociations. Et généralement, une intervention finale faite par Éli Domota fait le point critique sur les « états généraux » de l'Outre-mer organisés par le gouvernement auxquels le LKP ne participe pas. Ces meetings où s'expriment les travailleurs en lutte sont donc la meilleure réponse à ces états généraux. Car pendant que les notables discutent dans les salons feutrés de la préfecture, le patronat cherche à se venger de la grève générale en menant la vie dure aux travailleurs qui revendiquent dans les entreprises. En effet, dans un certain nombre d'entre elles, les travailleurs se heurtent encore au refus des patrons de signer l'accord Bino, aux licenciements, chômage technique, quand ce n'est pas aux menaces de fermeture.

Pour toutes ces raisons aussi, toutes les centrales syndicales et le LKP préparent activement la manifestation du 1er Mai. Un rassemblement de plusieurs milliers de travailleurs est prévu ce jour-là à Petit-Canal. Cette commune a été choisie symboliquement car c'est celle de Jacques Bino, le militant syndical de la CGTG assassiné pendant la grève générale dans des conditions pas encore éclaircies. C'est aussi la commune où plusieurs jeunes ont été arrêtés et emprisonnés pendant la grève générale.

Une journée de mobilisation, d'actions et de manifestations est prévue le jeudi 7 mai par l'ensemble des syndicats et des organisations du LKP.

Enfin un programme quotidien de manifestations en tous genres est prévu pendant tout le mois de mai par le LKP. Les commémorations de la révolte des esclaves des 26, 27, 28 mai 1802, celle de la tuerie des 26 et 27 mai 1967 sont en préparation et rassembleront certainement beaucoup plus de monde que d'habitude.

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