Quelques jours après avoir fêté en grande pompe son 140ème anniversaire en présence des politiciens locaux dont Xavier Bertrand, l'entreprise Ensival Moret, une fabrique de pompes industrielles annonçait à ses 140 salariés qu'elle ne verserait pas la prime de 400 euros qu'elle promettait depuis des mois. Elle prétextait que les résultats n'étaient pas assez bons. À la place, la société proposait 10 tickets restaurant pris en charge à 50 % soit l'équivalent d'un peu plus de 20 euros. Jeudi 28 avril, le refus de la direction d'accorder les 400 euros et l'aumône des tickets restaurant ont mis en colère les 70 travailleurs des ateliers qui ont décidé unanimement d'arrêter le travail. Certains posèrent alors la question des salaires et de la nécessité d'obtenir une augmentation de 50 euros net.

Aux dires de la direction, les actionnaires n'ont pas touché de dividendes pendant onze ans sur les quinze dernières années, ce qui n'a pas empêché le groupe que tient la famille Duprez-Moret de se développer depuis 1986 en rachetant d'autres entreprises, des filiales en Chine et ailleurs.

Les travailleurs ont donc décidé de poursuivre leur mouvement d'autant plus que la direction avait expliqué lors de la petite fête des 140 ans que l'entreprise ne subissait que très peu la crise. Alors les tickets restaurant apparaissaient d'autant plus comme une provocation !

Après trois jours de grève, la direction a finalement proposé une prime de 100 euros. Cette prime était accompagnée d'une augmentation de salaire pour les ouvriers de 0,8 % et de 20 tickets restaurant pris en charge à 60 %. Les travailleurs ont donc décidé de reprendre le travail, contents d'avoir fait reculer la direction, dans cette entreprise où il y a très peu de conflits.