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Leur société
Chômage des jeunes : Sarkozy et Hirsch aideront les patrons
Sarkozy présentera vendredi 24 avril un « plan d'urgence » pour l'emploi des jeunes concocté par Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Jeunesse et Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi. Il y a effectivement « urgence » car le chômage des jeunes - c'est-à-dire des moins de 25 ans - explose. En 2009, le nombre de jeunes chômeurs pourrait augmenter de 150 000 à 250 000 pour atteindre le chiffre de... 650 000 soit un taux de 23 % !
Le gouvernement ferait donc de la lutte contre le chômage des jeunes une de ses « priorités ». Le plan de Hirsch consiste à « se tourner vers les entreprises » qui proposeraient des contrats en « alternance » de deux ans et des stages. Des groupes comme Accor, Total, Danone ou encore Veolia Environnement auraient pris des engagements... sans qu'on sache encore lesquels, sous prétexte de ne pas voler la vedette à Sarkozy.
On sait quand même déjà que le nombre de contrats initiative emploi (CIE - les remplaçants des emplois jeunes de Jospin) passerait de 50 000 à 100 000. Des nouveaux stages de six mois appelés « commandos » seraient proposés aux jeunes sans emploi à la fin de leurs études. Quant aux contrats de professionnalisation déjà existant pour les jeunes de 16 à 25 ans, le gouvernement leur donnerait un coup de pouce. Mais ce qui n'est pas nouveau c'est que ces stages ou contrats d'apprentissage ne sont pas de véritables emplois. À l'issue de ces quelques mois, les jeunes n'auront aucune garantie de se faire embaucher et ils n'auront tout au plus que quelques mois de sursis avant de se retrouver obligés d'accepter des emplois précaires ou de pointer de nouveau au chômage.
Le seul qui s'engage dans ce plan, c'est le gouvernement mais c'est envers les entreprises à qui il garantit des aides supplémentaires. Ainsi pour chaque contrat de professionnalisation, l'État versera une prime de 1 000 à 2 000 euros. Au total près de 100 millions d'euros seraient disponibles pour le plan « jeune », via le Fonds Social d'Investissement créé par Sarkozy en octobre 2008 pour venir en aide aux entreprises en difficultés.
Pourtant plutôt que d'arroser une fois encore les entreprises, comme Total, Veolia ou Accor, il y aurait des centaines de milliers d'emplois à créer et pas pour seulement six mois. Il suffirait que l'État consacre l'argent public à construire les centaines de milliers de logements sociaux qui manquent cruellement, à embaucher dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les autres services publics essentiels. C'est là qu'est la véritable « urgence », surtout en période de crise.