Tassos LPFH - Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : Une belle fête de soutien à la grève15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tassos LPFH - Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : Une belle fête de soutien à la grève

Depuis le 10 mars, plus de quarante salariés de cette fabrique de produits alimentaires sont en grève contre leur licenciement. Jour et nuit, les samedis et les dimanches, ils bloquent leur usine et toutes les livraisons.

Dimanche 12 avril, à l'occasion du nouvel an cambodgien, pays dont la plupart de ces travailleurs sont originaires, ils ont organisé une fête devant leur usine et appelé la population de Noisy-le-Sec à venir les soutenir. Cela a été une très belle journée. Les grévistes avec leurs familles étaient contents de faire connaître leur culture en arborant leurs habits traditionnels et en faisant déguster leurs spécialités culinaires.

Ce rassemblement a permis de dénoncer les très mauvaises conditions de travail dans cette entreprise, les bas salaires, les heures non payées, le mépris du patron et des petits chefs, et bien sûr les menaces de licenciements, alors que Tassos a été bénéficiaire toutes ces dernières années. Beaucoup de Noiséens sont venus apporter leurs encouragements, en particulier les grévistes du centre EDF voisin. « Ce n'est pas une journée qu'on oubliera », disaient le lendemain les grévistes en se retrouvant au piquet de grève.

En un mois, cette grève a été pour eux « une révolution », disent-ils. Fini de subir le mépris et d'accepter d'être licencié sous le prétexte « qu'ils ne savent pas lire et écrire le français », alors que certains travaillent depuis quinze ans chez Tassos. Ils ont aussi appris à s'adresser aux autres travailleurs de la ville en confectionnant des affiches en français, turc, thaï, cambodgien, chinois, et en distribuant des tracts sur le marché ainsi qu'en participant pour la première fois à une manifestation le 19 mars.

Le nouveau PDG, en intérim, dirige un cabinet de management spécialisé dans les restructurations ; c'est un « mercenaire » disent les grévistes, qui va de boîte en boîte de par le monde, du Ghana au Sénégal en passant par la Nouvelle-Calédonie, pour licencier.

Le groupe Amaris, dont fait partie Tassos LPFH, est maintenant en règlement judiciaire. Jeudi 16 avril aura lieu le premier contact avec l'administrateur judiciaire. Les grévistes ne sont pas prêts à accepter n'importe quoi : depuis un mois, leur détermination se renforce tous les jours !

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