Socofer - Tours : En grève pour 140 euros15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Socofer - Tours : En grève pour 140 euros

Depuis le 6 avril, 67 des quelque 95 salariés que compte l'entreprise de métallurgie Socofer, dans la zone industrielle du Menneton à Tours, sont en grève pour une augmentation de 140 euros du salaire mensuel. Le jeudi précédent, un débrayage avait eu lieu pour protester contre les erreurs à répétition sur les fiches de paie, erreurs bizarrement toujours en défaveur des travailleurs, à quoi était venue s'ajouter une déclaration provocante du patron qui, en même temps qu'il refusait toute hausse des salaires, avait annoncé que les dividendes accordés aux actionnaires seraient en augmentation. Eh bien, puisqu'il fallait se mobiliser pour obtenir son dû, autant en profiter pour réclamer une augmentation un peu substantielle des salaires : la revendication fut donc chiffrée à 140 euros, et la grève décidée.

Spécialisée dans la construction d'engins ferroviaires, Socofer a des contrats avec des compagnies de chemins de fer sur les cinq continents. Elle a ainsi fourni voici quelques années les machines destinées au nettoyage du métro de New York et vient de décrocher pour 70 millions d'euros de commandes de la part de la SNCF, qui lui assurent du travail jusqu'en 2015. Avec un chiffre d'affaires de 16,6 millions d'euros en 2007, elle se porte bien, ce qui n'a pas empêché le patron de pleurer misère, invoquant la crise alors même qu'il fait faire de nombreuses heures supplémentaires, et de déclarer qu'il serait « suicidaire » d'accorder l'augmentation revendiquée. Il a même osé affirmer sans vergogne à la presse que les plus bas salaires sont à 1,6 fois le smic, quand plus de la moitié des grévistes sont payés en dessous de ce niveau-là !

Les quelque vingt à trente euros d'augmentation proposés au terme de la première journée de grève n'ont en rien entamé la détermination des grévistes, bien au contraire. À la veille du week-end de Pâques, le patron a fait de nouvelles propositions, mais elles étaient assorties de contreparties défavorables en termes d'aménagement du temps de travail. S'il s'est montré jusqu'à présent doué pour soustraire et pour diviser, ce patron-là devra peut-être apprendre comme d'autres, à la faveur de la grève, à additionner et à multiplier... En tout cas, les grévistes se sont donné rendez-vous mardi matin 14 avril ; il avait un long week-end pour y réfléchir.

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