Rejet du projet de loi contre le piratage sur Internet : Grand-Guignol à l'Assemblée15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rejet du projet de loi contre le piratage sur Internet : Grand-Guignol à l'Assemblée

Jeudi 9 avril, l'Assemblée nationale a rejeté par 21 voix contre 15 le projet de loi contre le piratage sur Internet. Certains d'entre eux ayant, comme au théâtre, attendu derrière un rideau pour faire leur entrée dans l'hémicycle juste avant le vote, les élus socialistes, communistes et Verts, malgré un absentéisme presque aussi important que celui de l'UMP, se sont retrouvés plus nombreux que ceux de la majorité gouvernementale au moment du scrutin ; en outre deux députés du Nouveau Centre, censés appartenir à la majorité, ont eux aussi voté contre.

L'affaire aurait, paraît-il, déclenché une violente colère de la part de Sarkozy, qui aurait fustigé « l'amateurisme » des responsables de l'UMP. Il est vrai qu'un tel camouflet n'avait pas été infligé à un projet gouvernemental depuis plus de vingt ans.

Les députés de l'UMP ont-ils refusé de se mouiller sur un texte qui prévoit de sanctionner ceux qui téléchargent illégalement des films ou des chansons sur Internet et qui est controversé jusque dans leurs rangs ? Ou bien ont-ils préféré anticiper leur départ pour le week-end de Pâques ? Une chose est sûre : ils n'étaient que quinze, sur un total de 313 élus UMP, présents sur les bancs de l'Assemblée pour défendre le projet gouvernemental.

En réaction au coup de gueule de Sarkozy, le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, Karoutchi, après avoir dénoncé ce qu'il a qualifié « d'acte de flibuste de la gauche », s'est dit favorable à des sanctions contre les députés absentéistes, ajoutant que « les règlements de l'Assemblée et du Sénat prévoient des sanctions financières en cas d'absences répétées », mais qu'« ils ne sont pas appliqués ; c'est un tort ».

La menace a dû faire trembler sur les bancs de l'Assemblée, mais il en faudrait certainement bien plus pour obliger un député ou un sénateur UMP à assister aux séances !

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