Les États généraux de l'Outre-mer : Une mascarade15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les États généraux de l'Outre-mer : Une mascarade

Le secrétaire d'État Yves Jégo a déclaré que le LKP avait refusé de participer aux États Généraux qui devraient commencer le 22 avril aux Antilles. Ces États Généraux, rappelons-le, font suite à l'annonce faite par Sarkozy au moment où la grève générale paralysait la Guadeloupe et la Martinique. Certains participants officiels chantent la même chanson que Jégo.

Mais le LKP n'a jamais été invité à participer à ces États Généraux. Les services du secrétaire d'État ont bien pris contact avec certains syndicats ou partis politiques membres du LKP, comme l'UGTG, la CGTG, la CFDT ou encore le Parti Communiste Guadeloupéen, mais pas avec le LKP.

Il a été demandé aux représentants des centrales syndicales de bien vouloir se rendre à un rendez-vous préparatoire où ils seraient écoutés pendant trois quarts d'heure chacun, mais sans dire vraiment de quoi il s'agissait ni quelle serait la teneur de cette « interview ». Pour des États Généraux présentés comme « historiques » et devant soi-disant intervenir sur l'avenir de l'outre-mer, tout cela apparaît comme bien léger, d'autant que s'il n'y avait pas eu les collectifs (le LKP en Guadeloupe et le Collectif du 5 février en Martinique) et la grève générale, il n'y aurait pas eu d'États Généraux, en tout cas pas à cette date.

Visiblement, Sarkozy voudrait entretenir une série de discussions de salon avec les principaux syndicats membres du LKP, alors même que son gouvernement vient, avec mépris, de refuser d'étendre une disposition de l'accord Bino sur les salaires obtenue pendant la grève générale. En effet, après une période de trois ans, les patrons ne seraient pas tenus de payer les 200 euros. Fort heureusement, les nombreuses grèves ont fait plier la plupart de ces patrons et d'autres grèves se poursuivent.

De plus, il y a quelques jours Sarkozy s'en prenait aux soi-disant violences et pressions exercées par le LKP contre le patronat. Et des menaces à peine voilées étaient prononcées.

Il n'est donc pas étonnant que la position du LKP et de l'ensemble de ses organisations soit un refus clair et net de participer à cette mascarade des États Généraux.

Toute cette effervescence se fait dans la précipitation et la maladresse, pour tenter de donner une réponse, qui n'en est pas une, au mécontentement qui a explosé dans les « DOM » récemment. Cela apparaît à plus d'un comme du bricolage, voire du petit « bidouillage » politicien.

De leur côté, les organisations membres du LKP ont annoncé leur intention de « donner la parole aux Guadeloupéens » en organisant des débats publics dans toute l'île.

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