Legrand - Saint-Junien (Haute-Vienne) : Pourquoi les travailleurs paieraient-ils pour le baron ?15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Legrand - Saint-Junien (Haute-Vienne) : Pourquoi les travailleurs paieraient-ils pour le baron ?

Legrand a décidé de fermer le site de Saint-Junien, qui compte un peu plus de 60 salariés, dont une majorité de femmes autour de la cinquantaine. Malgré des dividendes très confortables de 267 millions d'euros pour 2008 pour les actionnaires du groupe, dont le baron Seillière, Legrand prétexte que ce site n'est pas rentable, ce qui est démenti même par l'expert nommé par le Comité d'entreprise.

Comme tous les trusts, Legrand n'a qu'un but : augmenter les bénéfices. C'est ce qu'ont dit des ouvrières, lors d'un rassemblement, à un directeur qui a déjà notamment fermé le site de Saint-Yrieix : « On ne vous intéresse que pour faire des bénéfices » ou bien « Regardez mes mains : les vôtres, ou celles des actionnaires, ne sont pas abîmées comme ça. »

En quelques années plusieurs sites Legrand ont été fermés dans la région (Saint-Yrieix, Rochechouard...), beaucoup de départs en retraite n'ont pas été remplacés, au total c'est plusieurs centaines d'emplois qui ont disparu.

Les travailleurs de Saint-Junien, qui refusent la fermeture du site, multiplient les manifestations et les rassemblements en s'adressant à la population. Lundi 6 avril, lors d'un Comité d'établissement, la grève a été bien suivie et des travailleurs des sites Legrand de Chabanais, Confolens, Châlus, Limoges, et des licenciés de Saint-Yrieix étaient présents.

La direction de Legrand paraît surprise de cette solidarité et du refus des travailleurs d'accepter ses décisions. À chaque fois, maintenant, il y a une importante présence de policiers autour de l'usine, certains même sont cachés derrière des murs d'autres usines de la zone !

On comprend que personne n'ait envie d'aller travailler en 2x8 à Limoges, Confolens ou Chabanais, ou de se retrouver au chômage. Tout le monde sait que si le site ferme c'est 63 familles qui tomberont dans la précarité et la misère, ainsi que des licenciements dans d'autres entreprises sous-traitantes, et plusieurs centaines de milliers d'euros en moins pour les collectivités locales.

De plus, prétextant une baisse de commandes du petit matériel électrique, la direction de Legrand vient d'annoncer des journées de chômage partiel pour tous les sites ; trois lundis par mois jusqu'en juillet, puis cinq jours par mois jusqu'en septembre.

Ce ralentissement des affaires reste à vérifier, mais de toute façon les travailleurs n'en sont pas responsables. Rien ne justifie ni la fermeture de Saint-Junien, ni ce chômage partiel. L'argent versé aux actionnaires comme dividendes devrait servir à maintenir intégralement les emplois et les salaires, quel que soit le temps de travail.

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