Avec le projet de découpage électoral d'Alain Marleix, les Français résidant à l'étranger seraient désormais représentés par onze députés, soit environ un député pour 75 000 électeurs, alors que, sur le territoire français, le projet prévoit un député pour 125 000 électeurs, en baisse par rapport à ce qui existait.

Ce choix n'est certes pas innocent. Il suffit d'analyser quelques chiffres sur le vote des Français de l'étranger aux élections présidentielles de 2007 pour s'en rendre compte. Au premier tour, sur l'ensemble, Sarkozy a obtenu 38,49 % des voix, contre 31,18 % en France. Mais sur quelques pays où les résidents français sont nombreux, les scores grimpent à 57,4 % en Suisse, 63,7 % aux États-Unis, pour atteindre 90,7 % en Israël !

Si tous les Français de l'étranger ne sont pas des « exilés fiscaux » richissimes, la plupart ne sont pas non plus des ouvriers ; beaucoup appartiennent à un milieu petit-bourgeois et ont choisi de s'expatrier provisoirement pour profiter d'une opportunité de gagner plus, ils ne sont pas majoritairement des électeurs de gauche.

En revanche, les travailleurs étrangers qui vivent en France depuis des années et y paient leurs impôts n'ont, eux, toujours pas le droit de vote.