Le 1er mai : Affirmer les perspectives du monde du travail15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 1er mai : Affirmer les perspectives du monde du travail

En 1889, le congrès de l'Internationale Ouvrière, réunissant 400 délégués venus de tous les pays où des travailleurs étaient organisés, décidait que le 1er mai 1890 serait une journée de lutte internationale des travailleurs. Ce jour-là, dans tous les pays, les travailleurs étaient appelés à cesser le travail et à manifester pour leurs revendications, en particulier la journée de huit heures.

Depuis lors, le 1er mai a symbolisé l'unité des travailleurs du monde entier, dans leurs revendications mais aussi dans leur espoir et leur certitude de représenter l'avenir de l'humanité. Car, pour les socialistes de 1889, l'unité de la classe ouvrière, la démonstration de force qu'elle fait lorsqu'elle cesse le travail, la communauté internationale de ses intérêts et de ses revendications, l'existence d'une organisation fraternelle des travailleurs à l'échelle du monde, tout cela était le gage que le prolétariat serait capable de construire une société débarrassée du capitalisme.

Le 1er mai représentait donc une menace pour les patrons de tous les pays ou, à tout le moins, un avertissement, à tel point qu'en 1890 les bourgeois parisiens envoyèrent femmes, enfants et serviteurs à la campagne. C'est bien pourquoi les différents États ont essayé soit de l'interdire, et un certain nombre le font encore, soit de le légaliser pour en détourner le sens. Ainsi Pétain, en 1941, transforma le 1er mai en « fête du travail et de la concorde sociale », demandant aux patrons de payer la journée pour éviter que certains travailleurs ne saisissent l'occasion de manifester par la grève. Pour le monde officiel, on en est d'ailleurs toujours là.

Pourtant cette année, plus que jamais, il faudrait redonner à la journée du 1er mai son sens originel. La crise de l'économie mondiale montre à quel point le sort des travailleurs est lié à l'échelle de la planète. Les licenciements massifs, la baisse du niveau de vie, les attaques patronales ne connaissent pas les frontières. Partout, c'est sur les épaules des seuls travailleurs que pèse la faillite du système capitaliste. Dans ces conditions, ces espérances et cette volonté de lutte, qui avaient été exprimées pour la première fois le 1er mai 1890, peuvent et doivent être remis à l'ordre du jour. Ce 1er mai 2009 doit être l'occasion pour les travailleurs conscients de manifester pour les revendications immédiates des classes populaires pour faire face à la crise, mais aussi pour exprimer la volonté de mettre un terme une fois pour toutes à l'exploitation de l'homme par l'homme.

Enfin, les confédérations syndicales ont appelé à faire de ce 1er mai une journée qui fasse suite aux journées de grève et de manifestation des 29 janvier et 19 mars. Il faut donc que cette journée soit une réussite, avec des cortèges les plus nombreux possible, exprimant la colère du monde du travail. Renouer avec la tradition du mouvement ouvrier sera donc aussi l'occasion de manifester contre une politique patronale et gouvernementale qui fait retomber sur les travailleurs les conséquences de la crise dont les capitalistes sont seuls responsables. Ce sera l'occasion, en prolongeant les journées de manifestation précédentes, de préparer la lutte d'ensemble nécessaire pour imposer les exigences du monde du travail.

Ce qui est la seule façon de préparer un autre avenir pour l'humanité.

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