Fin des conditionnements imposés : Gare aux arnaques !15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fin des conditionnements imposés : Gare aux arnaques !

Depuis une semaine, les emballages d'une centaine de produits de consommation courante sont devenus libres. Cela concerne entre autres dès maintenant le riz, la farine, l'huile, les bouteilles d'eau et d'huile, ainsi que le dentifrice ou la mousse à raser. D'ici quelques années, cette « liberté » de conditionnement touchera aussi le beurre, le café ou les pâtes sèches.

Jusqu'à présent, le poids de ces produits préemballés était réglementé. Par exemple, le beurre était vendu par plaquettes de 125, 250 ou 500 grammes. Maintenant, rien n'empêchera les industriels de l'agro-alimentaire de le vendre en paquet de 100, 200, ou pourquoi pas 243 grammes ! Comment le consommateur pourra-t-il s'y retrouver ? Il restera toujours l'affichage du prix au kilo, nous dit-on. Outre qu'il est écrit en petit sur les étiquettes et plus difficile à mémoriser, les petites surfaces ne sont pas tenues de le noter. Il faudra alors faire ses courses avec une calculette et pratiquer une règle de trois pour savoir si le prix d'un article s'est maintenu ou s'il a augmenté.

Il paraît que cette réforme correspond au désir des consommateurs, qui souhaiteraient des emballages « mieux adaptés à leurs besoins ». Il s'agirait aussi de « mieux les informer » et de « favoriser la transparence ». Mais quelle transparence peut-il y avoir s'il n'y a plus de références simples et claires permettant aux consommateurs de s'y retrouver ? Cette pseudo-liberté de choix est la porte ouverte à toutes les arnaques.

Les industriels de l'agro-alimentaire n'avaient certes pas besoin de cela pour tromper les acheteurs. En septembre dernier, la revue 60 millions de consommateurs avait dénoncé le fait que, sur des produits dont le conditionnement était libre, la quantité avait diminué sans que le prix ait baissé. Elle citait entre autres les biscuits Prince de LU, dont le paquet avait fondu de 10 % en passant de 330 à 300 grammes, ou les pots de Danette qui avaient eux aussi suivi un régime minceur. Récemment, elle pointait du doigt certains produits dont les emballages grand format étaient vendus plus cher au kilo que les plus petits.

En faisant perdre aux consommateurs leurs repères sur le prix des produits de base, cette nouvelle réglementation se fera à leurs dépens. Les gros de l'alimentation et de la distribution, eux, pourront élargir le champ de leur action pour duper les clients et leur soutirer le maximum d'argent.

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