Cuba-États-Unis : Une demi-mesure d'Obama... Levée de l'embargo contre Cuba !15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cuba-États-Unis : Une demi-mesure d'Obama... Levée de l'embargo contre Cuba !

Un communiqué de la Maison-Blanche a annoncé la levée des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent vers Cuba des Cubains en exil aux États-Unis.

Cette décision d'Obama fait suite à une mesurette, déjà prise en mars dernier, qui avait réduit de trois ans à un an le délai entre deux voyages autorisés à Cuba. C'était alors la maigre suite d'un rapport publié en février par un sénateur américain, qui constatait l'échec de cinquante ans d'embargo et de restrictions à l'égard de Cuba et invitait la nouvelle administration à ouvrir des relations diplomatiques et commerciales avec le régime castriste.

La nouvelle décision a été diversement commentée. Les partisans de la levée de l'embargo y voient un signe encourageant. En revanche, les milieux cubains les plus farouchement anticastristes pensent qu'elle va engendrer un flux de capitaux pouvant consolider encore ce régime cubain qu'ils rêvent d'abattre depuis plus de cinquante ans !

Il reste qu'Obama donne ainsi suite à une promesse électorale, « rendre les familles des Cubains en exil aux États-Unis moins dépendantes du régime de Castro », sans toutefois lever l'embargo qui empoisonne la vie quotidienne des Cubains. Ces dernières années, les États-Unis ont certes accepté que certaines entreprises américaines du secteur agricole puisent vendre leurs produits à Cuba, mais cela reste très restrictif. Les partisans de la levée totale de l'embargo estiment que, si ces restrictions étaient levées, les échanges entre les deux pays pourraient tripler.

Obama doit rencontrer prochainement les dirigeants d'Amérique latine, et il entend ainsi leur adresser un signe encourageant car, pour la plupart, à l'exception du Colombien Uribe, ils sont favorables à la fin de l'embargo avec Cuba. Obama veut montrer que son administration est plus ouverte que celle de son prédécesseur, avec qui les relations étaient si dégradées qu'elles avaient mis en panne l'Alca, ce projet d'alliance commerciale des États-Unis avec l'Amérique latine resté dans les cartons de Washington.

Il reste que les mesures prises par Obama sont bien modestes. Elles vont plutôt favoriser les Cubains des États-Unis, tandis que ceux qui habitent l'île continueront de subir les conséquences de l'embargo américain.

Il y a quelque cinquante ans que les dirigeants des États-Unis ont mis en place cet embargo. Ils en attendaient qu'il fasse plier le régime castriste qui avait osé défier la domination des États-Unis. Mais il n'a pas abouti au résultat escompté. Le régime castriste n'a pas plié et, malgré les difficultés, il a même réussi à maintenir un certain nombre de conquêtes sociales, dans les domaines de l'éducation et de la santé notamment, dont ne bénéficient toujours pas la plupart des pays d'Amérique latine.

Reste que cet embargo a rendu pendant des années la vie difficile à la population cubaine, et en particulier à sa fraction la plus déshéritée, et il continue de le faire. Alors les dirigeants américains doivent y mettre fin immédiatement !

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