Continental-Clairoix (Oise) : Pour que pas un travailleur ne se retrouve au chômage15/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2124.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental-Clairoix (Oise) : Pour que pas un travailleur ne se retrouve au chômage

Samedi 11 avril et dimanche 12 avril, les travailleurs de Continental se sont invités à la course cycliste du Paris-Roubaix dont le départ se faisait près de l'usine. Sept cents d'entre eux se sont rassemblés avec leur banderole. Des travailleurs de l'usine Lear de Lagny-le-Sec qui fabrique des sièges de voitures pour Citroën Aulnay, en grève contre les conditions de fermeture, étaient également présents.

Depuis un mois que la direction de l'usine de Clairoix a annoncé la fermeture, les travailleurs ont marqué des points en se mobilisant à chaque fois nombreux.

Les décisions sont prises en assemblées générales, qui se tiennent tous les jours et regroupent entre 400 et 700 travailleurs toutes équipes confondues. Un comité de lutte regroupant plus de 60 travailleurs élus par l'assemblée organise les actions décidées collectivement. C'est lui qui a organisé la manifestation à Sarreguemines le mardi 31 mars, ainsi que le rassemblement du samedi 5 avril à Compiègne qui a réuni des ouvriers de nombreuses usines de la région. La prochaine étape est la manifestation le jeudi 23 avril à Hanovre, siège social de Continental, qui doit réunir des travailleurs des usines allemandes et françaises du groupe. Ce jour-là en effet, doit se tenir une assemblée générale des actionnaires.

La direction de l'usine de Clairoix, si elle n'a certes pour l'instant pas reculé sur l'essentiel, a tout de même dû faire machine arrière sur le paiement du temps passé en assemblée générale, sur la reprise du travail - car si les ouvriers sont dans l'usine, ils ne se sont vraiment pas remis à produire des pneus. La semaine précédant le week-end de Pâques, elle a tenté de déménager les moules, indispensables à la fabrication des pneus, vers d'autres usines du groupe. Le tribunal de grande instance de Compiègne lui a donné tort, elle a dû là aussi revenir en arrière.

De son côté, l'État, qui par la bouche de Sarkozy a plusieurs fois promis de faire respecter ses engagements à Continental, a accepté une réunion entre un représentant du ministre de l'Économie et une délégation de travailleurs pour prendre connaissance de leurs revendications, rendez-vous qui a eu lieu mardi 7 avril.

Les travailleurs veulent qu'il n'y ait aucun licenciement, la garantie du maintien des contrats de travail jusqu'en 2012, le versement d'une prime de 200 000 euros, ce qui ne coûterait au total que moins de la moitié des bénéfices réalisés par le groupe Continental France en 2008.

Ils se battent aussi pour que l'État s'implique. Au lieu de distribuer l'argent public aux actionnaires, soi-disant pour faire redémarrer l'économie, il ne serait que justice que cet argent serve à garantir les salaires de ceux qui sont victimes de la crise.

Ces revendications, qui ont été adoptées en assemblée générale, les travailleurs de Clairoix y tiennent et souhaitent que les discussions futures s'ouvrent sur celles-ci et à la manière dont ils l'ont décidé, avec la présence d'une délégation élue représentant les travailleurs, et la présence de l'État et de Continental, et que tout se fasse sous leur contrôle.

La direction de Continental et l'État doivent savoir qu'ils ont en face d'eux les 1 120 travailleurs unis pour obtenir des garanties pour leur avenir.

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