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Toulouse, procès AZF : La commission d'enquête interne de Total sur la sellette
Les uns comme les autres ont été la cible des avocats de Total qui leur ont reproché à mots plus ou moins couverts d'avoir négligé la piste terroriste. Un de ces avocats a même osé évoquer « l'homme au caleçon », cet ouvrier d'origine arabe, un manutentionnaire qui a été déchiqueté par l'explosion, et que des journalistes de caniveau avaient qualifié à l'époque de terroriste.
Mais cette stratégie odieuse, dont l'objectif avoué est de semer le doute qui doit bénéficier à la défense de Total, n'a pas empêché que la commission d'enquête interne de Total soit directement mise en accusation.
Cette commission d'enquête interne s'est mise en place dans les heures qui ont suivi la catastrophe, et a pu travailler en parfaite intelligence avec la direction de l'usine. Rapidement elle a su qu'une benne avait été déchargée dans le hangar 221 un quart d'heure avant l'explosion. C'est dans ce hangar, la poubelle de l'usine, que l'explosion a eu lieu.
Le commissaire de police responsable de l'enquête officielle est venu dire qu'il a dû attendre dix jours pour contrôler l'accès au cratère de l'explosion. Et parlant de la commission d'enquête de Total, il a affirmé s'être trouvé dans une situation où le gendarme avait toujours trois longueurs de retard sur le voleur : « On a vu face à nous une machine terrible, une puissance, avec des possibilités de mettre en oeuvre des moyens énormes, alors que nous on ramait. Personne ne ressort grandi d'avoir caché des éléments à l'enquête judiciaire. Je regrette ce comportement. Les victimes méritaient mieux ».
Non seulement l'enquête interne était en avance sur lui, mais elle ne l'a jamais informé de ses recherches, au point qu'il a dû effectuer une perquisition pour en connaître la teneur. Et c'est à ce moment-là seulement que l'on aurait eu très tôt l'explication de l'essentiel du scénario de l'explosion que les experts officiels ne reconstruiront péniblement que trois ans plus tard.
Et pendant ce temps, toute une mise en scène, faite de fausses rumeurs et d'insinuations, était orchestrée pour donner corps à une explication terroriste, ou extérieure à l'usine, susceptible de disculper le groupe industriel Total... alors que l'enquête interne avait trouvé la plus grande partie de l'explication, et qu'elle la gardait bien secrète !
Correspondant LO
Réédition de la brochure de Lutte Ouvrière parue en septembre 2002
Un an après l'explosion de l'usine AZF, les salariés et les sinistrés continuent de payer, les gros actionnaires continuent de profiter
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