Le numéro d'appel unique de Pôle Emploi est, selon le secrétaire d'État à l'Emploi, « un réel succès : 300 000 appels par jour, à peu près 80 millions dans l'année ». Voilà ce qui réjouit Laurent Wauquiez, interviewé par Ouest-France : le nombre d'appels destinés à se renseigner sur l'indemnisation du chômage ou à chercher un emploi.

Mais sa joie n'est pas sans nuage. Le tarif de ces appels est lourd, jusqu'à 30 ou 40 centimes la minute depuis un téléphone portable, qu'on ait ou non un conseiller en ligne. D'où la décision sans appel du sous-ministre : donner deux mois aux opérateurs téléphoniques pour trouver une solution. Et vlan ! Les coûts vont donc baisser, les appels ne seront plus surtaxés.

Et « pourquoi pas un 39-49 gratuit pour les chômeurs ?», s'interroge le journal. C'est que, répond sérieusement Wauquiez, « la gratuité peut ouvrir la voie aux abus, aux gens qui vont rester plus que nécessaire au bout du fil ». Puisqu'ils n'ont rien d'autre à faire, ces millions de chômeurs ne vont-ils pas en effet encombrer les lignes pour s'occuper ?

« Pousser un coup de gueule, c'est utile », philosophait Wauquiez au sujet de sa « victoire » sur les opérateurs téléphoniques. Les travailleurs sans emploi et les autres pourraient bien lui renvoyer la leçon avant longtemps.